Prends garde à la douceur des choses
by jjj • 11 juillet 2018 • Poème quotidien • 0 Comments
En Arles
Dans Arles où sont les Alyscans,
Quand l’ombre est rouge sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton cœur trop lourd,
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.
Paul-Jean Toulet – Contrerimes, 1921
Paul-Jean Toulet (Pau 1867-Guéthary 1920)
L’île Maurice, Alger, le Pays basque, Paris, ses bars et ses noctambules. Des amis qui s’appellent Debussy, Henriot, Giraudoux, ou Maurice-Edmond Saillant, dit Curnonsky. Toulet, c’est tout cela. Avec Curnonsky, il s’en va en Extrême-Orient pour un reportage sur l’exposition d’Hanoi. 1908 : il devient le nègre d’Henry-Gauthier Villars, dit Willy, l’ancien époux de Colette. Il publie des romans, vit la nuit dans les bars à whisky. 1912 : il s’installe au Pays basque, à Guéthary.
Quatre de ses amis – Francis Carco, Tristan Derème, Jean Pellerin et Léon Vérane – lui ont demandé de rassembler ses poèmes en un recueil. Ainsi naissent Les Contrerimes dont il relit les épreuves lorsque, le lundi 6 septembre 1920, il meurt d’une hémorragie cérébrale. Le recueil Les Contrerimes paraît le 31 décembre de la même année.