• Apocope, aphérèse, histoire de bus…

    by  • 28 avril 2015 • Une règle par jour • 0 Comments

    Airbus A380, Air France

    Airbus A380, Air France28

     

    Apocope, aphérèse

    Voilà deux mots un peu savants qui désignent pourtant un phénomène très courant dans notre langue : l’ablation de syllabes. Observons par exemple  métropolitain  et  métro  : rares sont ceux qui disent aujourd’hui « Je vais prendre le métropolitain ». Le mot a subi une apocope : on lui a enlevé trois syllabes ; de même,  automobile  devenue  auto  est privée de trois syllabes aussi.

    Vous préférez le  bus  ? Voyez-vous ce qui lui manque ? la première syllabe :  auto . L’ablation de la ou des premières syllabes se nomme l’aphérèse ; on la trouve aussi dans  car  pour  autocar , etc.

    Étonnante, l’histoire du  bus . Ce petit mot qui contient plein de gens, vient du latin  omnibus , datif pluriel du latin  omnis  (le datif est le complément d’attribution) qui signifie  pour tous . C’était donc, au XIXème siècle, une voiture  pour tous , où tout le monde pouvait prendre place, tirée par des chevaux et quelquefois, à impériale (galerie aérienne). Au début du XXème siècle, l’omnibus roule seul, sans chevaux, avec un moteur. On lui enlève les deux premières syllabes, et à la place, on met  auto . L’  autobus  est né, qui donne plus tard, par aphérèse, le  bus  qu’on attend sous l’  abribus  , en suivant dans le ciel la trace blanche des  Airbus  ! Quant au livre, il se promène, en  bibliobus , on y va même en  minibus  !

    Pascal et l’omnibus

    Le philosophe Blaise Pascal (1623 – 1662) dont on peut lire les Pensées, souffrait de violentes migraines. Son état de santé ne cessa de se dégrader au fil des années. Cependant, même malade, perclus de douleurs, même défenseur des religieux  et religieuses retirés du monde à Port-Royal, Blaise Pascal ne demeura pas un isolé qui ignore la vie : en 1661, ému par la pauvreté qui l’environnait, il offrit sa maison à une famille démunie pour aller vivre chez sa sœur. La même année, une idée fort moderne naquit dans son imagination toujours en ébullition : la création de lignes régulières de carrosses qui circuleraient dans la capitale et emmèneraient des passagers pour une somme modique – le bus d’aujourd’hui… – ; il en fit part au duc de Roannez qui trouvant l’idée excellente, la finança, donnant ainsi naissance à la première « Compagnie de carrosses à cinq sols » qui fonctionna jusqu’en 1677. Les bénéfices réalisés étaient destinés seulement à soulager la misère.

     

     

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