• Le piano que baise une main frêle

    by  • 14 décembre 2014 • Poème quotidien • 0 Comments

     

     

    1274177893-1910748Le piano que baise une main frêle
    Luit dans le soir rose et gris vaguement,
    Tandis qu’un très léger bruit d’aile
    Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
    Rôde discret, épeuré quasiment,
    Par le boudoir longtemps parfumé d’Elle.

    Qu’est-ce que c’est que ce berceau soudain
    Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
    Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ?
    Qu’as-tu voulu, fin refrain incertain
    Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
    Ouverte un peu sur le petit jardin ?

     

    Paul Verlaine – Romances sans paroles, 1874

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