• Les Fleurs du Mal, parution le 7 mai 2014

    by  • 6 mai 2014 • JJJ dans les Salons, Ses livres • 0 Comments

    9782754056694_1_75-1« Les Fleurs du mal », Charles Baudelaire, en librairie le 7 mai, collections « Le Petit Livre de… », présentation JJJ, éditions First.

    Introduction

     « Piteux, très piteux ! » Qui juge ainsi « Les Fleurs du mal » ? Leur auteur lui-même : Charles Baudelaire. Attention : son jugement ne porte pas sur ses poèmes, et c’est tant mieux, mais sur  leur nombre, sur l’épaisseur du livre : près de vingt années d’écriture, de création, pour en arriver là : 240 pages seulement « …la table des matières tirée à part sur 5 pages au plus, 245 pages, piteux, très piteux ! » Baudelaire adresse cette lettre dépitée à son éditeur Poulet-Malassis (il le surnomme « Coco mal perché »…) le 20 avril 1857. Il ignore que quatre mois plus tard, il va être condamné à une forte amende pour délit d’outrage à la morale publique à cause de ces « Fleurs du mal » qui ont choqué, dès le 7 juillet, la direction de la Sûreté.

     

    Sur son rocher de Guernesey, Victor Hugo jubile, lui qui a compris que ces Fleurs font éclore une poésie nouvelle, inaugurent un souffle immense qui va mettre à bas les cadres étriqués où la pensée étouffe : « Vos Fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Continuez ! Je crie bravo de toutes mes forces à votre vigoureux esprit. Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale. C’est une couronne de plus. Je vous serre la main, poète ! » Cette « décoration », c’est la condamnation du livre par la censure du Second Empire que déteste Hugo.

     

    Torturé par la syphilis, Baudelaire meurt en 1867. Dans le milieu littéraire, on l’oublie ou plutôt on l’ignore : ses Fleurs du mal font peur, agacent les frères Goncourt par exemple qui jugent son œuvre née de la folie. Mais Les Fleurs du mal séduisent de plus en plus une jeunesse qui veut « au fond de l’inconnu, trouver du nouveau ». Le frère Goncourt survivant se déchaîne en 1895 : « Quels sont en ce moment les trois dieux de la jeunesse ? Ce sont Baudelaire, Villiers de l’Isle Adam et Verlaine : certes, trois hommes de talent, mais un bohème sadique, un alcoolique, un pédéraste assassin. » La sottise, l’erreur…

     

    Le 18 septembre 1886, Jean Moréas écrit dans Le Figaro à propos de ce qu’il nomme le « symbolisme » dans l’esprit créateur de l’époque : « Disons donc que Charles Baudelaire doit être considéré comme le véritable précurseur du mouvement actuel » Père du symbolisme, Baudelaire ? Pourquoi pas. Enfant de la poésie, sûrement. Et presque son fils unique…

     

     

    Jean-Joseph Julaud

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