Kiev, capitale de l’Ukraine

Extrait de « La Partie des dix », fin du tome 3 de L’Histoire de France pour les Nuls en bande dessinée.

Nous sommes le 19 février 1054, voilà 959 ans et 68 jours (et alors ! On n’est pas toujours obligé de tomber sur un chiffre rond !) . Chaussez vos bottes à semelle épaisse, saisissez-vous d’un bon bâton de pèlerin. Nous partons vers l’est, nous sommes invités chez le prince Iaroslav dans la ville de Kiev.

Rame, rame, rameur, ramez…

Kiev ? N’est-ce point cette cité arrosée par le fleuve Dniepr ? Et ce fleuve Dniepr ne prendrait-il point sa source dans les collines de Valdaï, tout près de la Scandinavie, terminant sa course de 2 300 km dans la mer Noire ? Tout à fait exact : vous venez de comprendre que sur ce fleuve Dniepr, se sont aventurés un jour des hommes du Nord, des Scandinaves, ceux qui rament, rament sur les eaux douces, c’est-à-dire, en langue du nord, les Roths ou Ruotsi. Et ce mot « Ruotsi » a donné le mot « Rus » puis « Russe ».

De l’ambre contre de l’or

Ces Scandinaves on développé le commerce entre leur pays et Constantinople. Ainsi se sont échangés le bois, les peaux et l’ambre des bords de la Baltique contre l’or, les soieries et le miel de la mer Noire. Et Kiev qui représentait une halte importante sur cette route commerciale, s’est enrichie. Les territoires qu’elle gouvernait se sont agrandis au point de former au XIe siècle le plus grand état d’Europe par la superficie !

Bienvenue chez Iaroslav !

Nous voici arrivés chez le prince Iaroslav, à Kiev. Ecoutons-le qui nous parle de son père :

«  Vladimir 1er , mon père a dû tuer son frère pour devenir prince de Kiev vers 980. Puis il a tué le prince de Polotsk, province proche de Scandinavie. Il a tué ensuite ceux qui menaçaient les Bulgares… Mais c’était aussi un tendre : il possédait huit cents concubines. L’empereur d’Orient lui en offrit une de plus : sa propre sœur, Anne, en récompense de l’aide qu’il lui avait apportée pour mâter une révolte. Eh bien, pour les beaux yeux d’Anne, il a répudié ses huit cents concubines, puis il a reçu le baptême en 988, adoptant pour tout son pays, le christianisme byzantin ! Nous sommes donc tous devenus orthodoxes. Ainsi, mon père, Vladimir 1er est considéré comme le père de la Sainte Russie. Moi, Iaroslav, je suis devenu Grand Prince de Kiev en 1019, quatre ans après la mort de mon père. J’ai lutté contre tous nos ennemis et réussi à agrandir encore nos territoires, ceux qu’on appelle Rus’ de Kiev. Mais je me sens las, si las, en ce 19 février 1054… »

La riche lignée d’Anne de Kiev

En effet, il est très las, Iaroslav le Sage, et nous apprenons qu’il vient de mourir aujourd’hui, 20 février 1054. Ses fils se préparent à prendre sa succession. Iaroslav avait aussi trois filles avec Ingigerd, fille du roi de Suède. Parmi elles, Anne qui épousera Henri 1er, roi de France, fondant une riche lignée où l’on trouve au fil des génération : Louis VI, Louis VII, Louis VIII, saint Louis, dit Louis IX et tous les rois qui s’ensuivent…