Les Cent-Jours (1) : 26 février 1815, Napoléon quitte l’île d’Elbe
by jjj • 26 février 2015 • Jadis ou naguère • 0 Comments
Napoléon remet le pied sur le sol de France le jour du printemps 1815. Il entame sa dernière saison conquérante…
« L’Aigle volera de clocher en clocher… »
La Charte de Louis XVIII coupe la France en deux : d’un côté les royalistes, de l’autre les républicains. La lutte qui s’engage va être interrompue en mars 1815 par une arrivée surprise, celle de … Napoléon ! En effet, on l’avait oublié un peu vite. Napoléon s’ennuie en exil. Le 26 février 1815, une petite flottille de sept bâtiments de commerce quitte l’île d’Elbe. À leur bord, peu de commerçants, mais sept cents soldats et l’empereur ! Ils trompent la vigilance des navires anglais en patrouille et débarquent le 1er mars à Golfe-Juan. Deux proclamations vont être répandues en France. Elles appellent au soulèvement contre les Bourbons, contre le drapeau blanc des émigrés. Dans sa proclamation à l’armée, Napoléon lance cette phrase : «La victoire marchera au pas de charge ; l’Aigle, avec les couleurs nationales, volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame.» Vingt jours de vol, et l’Aigle arrivera à Paris ! Voyons les détails de ce coup d’aile…
« Si l’un d’entre vous veut tuer son empereur… »
Après son débarquement au Golfe-Juan, Napoléon se dirige vers Grenoble par la route des Alpes afin d’éviter les populations royalistes de la vallée du Rhône. Le 7 mars, à Laffrey, au nord de Grenoble, le 5ème régiment d’infanterie, envoyé par Louis XVIII tombe nez à nez avec la petite troupe de l’empereur ! Que va-t-il se passer ? Napoléon demande à ses hommes de mettre l’arme au pied. Il s’avance seul vers les soldats chargés de l’arrêter. Il ouvre sa redingote, montre sa poitrine et dit : « Soldats du 5ème ! Si l’un d’entre vous veut tuer son empereur, qu’il le fasse ! » Le responsable du détachement crie : « Feu ! » Aucun coup ne part. Les soldats baissent leurs armes et crient « Vive l’empereur ! », s’embrassent et passent derrière lui pour grossir ses rangs !
Ney tombe dans les bras de Napoléon
À Paris, le maréchal Ney qui a rallié le camp de Louis XVIII est chargé d’arrêter le vol de l’Aigle. Mais, le 17 mars, à Auxerre, Ney tombe lui aussi dans les bras de son empereur en déclarant à ses soldats : « La cause des Bourbons est à jamais perdue ! » Le 19 mars, Napoléon est à Fontainebleau. Louis XVIII s’enfuit à Gand, en Belgique ! Le lendemain, 20 mars, jour du printemps, l’empereur fait son entrée à Paris où l’acclame une foule en délire ! En peu de temps, Napoléon va organiser une armée afin d’aller combattre l’ultime coalition qui s’est formée contre lui.