Le ciel, le soleil, la mer, aux Moluques où Magellan meurt le 27 avril 1521.

Extrait de L’Histoire de France pour les Nuls en BD, tome 5, éditions First, 2014.

Des épices, encore des épices, toujours des épices ! C’est l’obsession des navigateurs du XVIe siècle qui veulent satisfaire une demande toujours croissante. Voilà ce qui décide Fernando Magellan à partir vers l’ouest avec des navires afin d’atteindre les îles aux épices, les Moluques, archipel d’Indonésie, au nord de l’Australie. C’est là que se trouvent les plantations de girofliers qui donnent le fameux clou de girofle si efficace contre le mal de dents, entre autres.

Fortune faite…

Né au Portugal vers 1480, Magellan devient d’abord officier dans la marine, il participe à des expéditions aux Indes en 1505, y fait une petite fortune qu’il perd dans un naufrage, reprend du service aux Indes, fait la guerre au Maroc, puis, las de l’ingratitude de son roi, renie son pays d’origine pour se mettre au service de Charles Quint qui accepte de financer son voyage vers l’île aux épices par l’ouest. Magellan correspond avec l’un de ses amis qui s’y trouve et lui assure que, s’il parvient à le rejoindre, leur fortune est faite !

L’océan « pacifique »

Le 10 août 1518, cinq navires et trois cents hommes quittent Séville sous les ordres de Magellan contre lequel les Portugais, jaloux du projet, envoie une flotte qu’il ne rencontrera pas. Il fait d’abord halte sur les côtes du Brésil, réprime la mutinerie d’une partie de ses hommes qui veulent faire demi-tour, franchit le détroit situé au sud du Chili et de la Patagonie, et qui porte depuis son nom : le détroit de Magellan. C’est la première fois qu’un navire utilise ce passage qui le conduit tout droit dans un nouvel océan qu’il nomme « Pacifique » lorsque, ayant navigué vers le nord, puis vers l’ouest, il atteint les zones de grand calme.

Une flèche empoisonnée

Le voyage se poursuit. Les marins manquent d’eau potable, de nourriture, souffrent du scorbut, plusieurs en meurent. La traversée du Pacifique dure trois mois et demi ! L’expédition atteint les îles Philippines, débarque sur l’île de Cebu. Magellan convainc le roi de cette île de se convertir au christianisme avec tout son peuple, ce qui est fait. Mais, sur l’îlot tout proche de Mactan, on ne l’entend pas de cette oreille. Magellan s’y rend avec soixante hommes. Six cents indigènes les accueillent avec des flèches empoisonnées. Magellan en reçoit une et meurt de sa blessure le 27 avril 1521.

Un seul navire de retour…

Les cent treize hommes de l’expédition sont désormais commandés par Sébastien Elcano. Il leur reste deux bateaux, le Victoria et le Trinidad, qui les conduisent aux Moluques. On y charge des épices, dont les clous de girofle, mais seul le Victoria peut repartir, le Trinidad étant victime d’une voie d’eau. Il sera plus tard arraisonné par les Portugais. Après de nombreuses péripéties, le Victoria atteint enfin l’Espagne le 6 septembre 1522 avec seulement dix-huit membres d’équipage. Ce premier tour du monde eut un retentissement considérable en Europe, mais économiquement, ce fut un échec, la vente des épices rapportées ne couvrant que les frais engagés au départ.