• Mexique : le serpent du drapeau…

    by  • 26 décembre 2014 • Jadis ou naguère • 0 Comments

    drapeau-mexicain

     

    Extrait de « La partie des dix », fin de l’album n°3 de « L’Histoire de France pour les Nuls en bande dessinée ».

    Vers 1300, une petite tribu erre dans une zone désertique proche de la ville actuelle de Mexico. Cette errance dure des dizaines d’années, la petite tribu nomadise, se nourrit des produits de la chasse au lapin, aux petits animaux divers, aux oiseaux. Ceux qui la composent disent venir d’une île lointaine, ils la nomment Aztlan ; dans leur mémoire collective, c’est une sorte de paradis terrestre, bordé de brumes si denses qu’il est impossible de la retrouver. Ils l’ont quittée pour une autre terre promise, celle qu’ils cherchent désespérément.

    Un aigle, les ailes déployées…

    Ce peuple d’Aztlan, les Aztèques, consulte et écoute chaque jour le dieu Uitzilopochtli transporté à dos d’homme dans une sorte de gros cocon étrange. On ne le voit pas, mais il délivre des messages de toute sorte, dont celui-ci, sur lequel repose l’espoir de la petite tribu : « Vous verrez un jour, parmi les joncs et les roseaux, un aigle, dressé allègrement sur la pierre. Il aura les ailes déployées, et mangera le nochtli. De ses serres, il le déchirera. Lorsqu’il vous verra, il baissera la tête. Là sera votre terre ». Le nochtli, c’est la figue de barbarie, si semblable au cœur humain que les prêtres arrachent de la poitrine des sacrifiés au sommet des pyramides dressées vers le soleil.

    La ville des Mexicas

    La prophétie se réalise donc vers l’an 1300 : un jour, les Aztèques arrivent aux abords d’un lac immense sur les berges duquel sont déjà installées d’autres tribus, les féroces Chichimèques entre autres. Aux nouveaux arrivants n’est donc accordé qu’une masse rocheuse au milieu des marécages, et, miracle, à travers les joncs, l’aigle est bien là, ailes déployées, et il déchire et dévore un nochtli. Les Aztèques ou Mexicas – c’est leur autre nom –  s’installent et fondent la ville de Tenochtitlan, l’ancêtre de Mexico, ville des Mexicas. Tenochtitlan, c’est le lieu « tlan » où sur la pierre « te » fut dévoré le « nochtli », le fuit du figuier de barbarie : Te – nocht(l)i – tlan. Cette ville éblouira par sa splendeur les conquistadors de Hernan Cortès qui la vaincront et la détruiront en 1521.

    Une symbolique européenne

    Aujourd’hui, sur le drapeau du Mexique, on voit, dressé sur un figuier de barbarie, un aigle tenant en son bec un serpent. Cette symbolique simpliste du vainqueur et du vaincu est un apport de la civilisation européenne, une image étrangère à la pensée des hommes d’Aztlan seulement préoccupés d’un juste renouvellement de toutes les énergies de l’univers en pratiquant au sommet de leurs pyramides le sacrifice des vaincus au combat ou des heureux élus offerts à la lumière.

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