• Ivan le Terrible, le meilleur et le pire

    by  • 28 décembre 2014 • Extraits • 0 Comments

    Cathédrale Saint-Basile, Moscou

    Cathédrale Saint-Basile, Moscou

    16 janvier 1547. Deux mois et demi avant la mort du roi de France, François 1er, à 52 ans, le jeune Ivan IV, 16 ans, se fait proclamer « tsar de toutes les Russies » dans la cathédrale de la Dormition à Moscou, première église bâtie en pierre dans cette ville, dont les plans avaient été tracés en 1475 par l’architecte bolognais Fioravanti.

    Un bon début

    Le début du règne d’Ivan IV donne de bons espoirs à la population russe : leur tsar généralise le principe des élections pour élire les représentants des villages, il développe le commerce, notamment avec les Anglais qui peuvent s’installer à Moscou, il convoque une sorte de concile qui réunit le clergé afin d’harmoniser son action, il tente d’ouvrir des voies d’échanges commerciaux jusqu’à la Baltique mais se heurte à une coalition en Livonie contre la Pologne, la Suède et la Lituanie. Dans sa ville, pour célébrer sa victoire contre les Tatars en 1552 à Kazan, il fait élever la plus belle cathédrale qu’on eût jamais vue en ce temps : Saint-Basile. Sa construction dure six ans au terme desquels le tsar la trouve si belle qu’il ordonne que les yeux des architectes l’ayant conçue soient crevés afin qu’ils ne puissent en construite une semblable ailleurs ! Légende que cela… Ouf ! On sait que l’un des deux architectes construisit un autre édifice religieux à Kazan quelque temps plus tard.

    Où est-il passé ?

    Hélas, le tsar star se tarit tôt de sa belle humeur lorsque le sort lui envoie ce coup terrible : la disparition dans d’atroces souffrance de son épouse Anastasia Romanovna – dont la famille est à l’origine de la dynastie des Romanov -, le 7 août 1560, à 29 ans. A-t-elle été empoisonnée ? Peut-être. Ivan IV sombre dans un immense chagrin, accru par les difficultés qu’il rencontre avec les boyards, les aristocrates qui contestent ses réformes et son autorité. Ivan quitte alors soudain Moscou, sans prévenir, et demeure un mois sans donner de nouvelles !

    La mort d’Ivan Ivanovitch, son fils

    Lorsqu’il revient, c’est pour adopter une organisation de la vie politique qui vise à briser toute opposition des nobles par la redistribution des grandes propriétés à ses fidèles. Cette décision provoque l’exode de milliers de familles nobles et l’appauvrissement de la classe paysanne. Tous ceux qui osent s’opposer au tsar devenu le Terrible sont torturés ou exécutés. Ivan IV se met dans de telles colères qu’un soir de 1581, se querellant avec son fils, Ivan Ivanovitch, il lui donne un violent coup de son sceptre sur la tempe. Ivan Ivanovitch meurt au bout de quelques jours. La scène s’est déroulée en présence de Boris Godounov qui deviendra tsar de Russie de 1598 à 1605, remplaçant le fils d’Ivan IV, Fédor 1er. Au cours de cette querelle, Godounov reçoit lui aussi un coup de sceptre sur la tête…

    La fin de son règne ? Pas terrible…

    Des malheurs de guerre vont s’abattre sur le pays. Moscou, envahie par le khan de Crimée, brûle en partie en 1571. Puis la famine s’installe suivie d’une épidémie de typhus. Quelques années passent. Des épisodes de guerre se succèdent sans véritable répit. Nous voici parvenus au 18 mars 1584. Ivan IV dispute une partie d’échecs. Il s’effondre soudain sur le jeu, et meurt aussitôt. A-t-il été empoisonné lui aussi ? Peut-être, mais des recherches récentes ont permis de retrouver dans ses restes une quantité importante de mercure, administré dilué pendant des mois, voire des années aux malades de la syphilis, entre autres, à des fins thérapeutiques. Le bilan du règne d’Ivan IV ? Finalement, pas terrible…

     

    Texte à paraître bientôt.

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