• 1er août 1914 : les hommes quittent les moissons pour la Faucheuse

    by  • 1 août 2014 • Extraits • 0 Comments

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    28 juillet 1914 : l’Autriche déclare la guerre à la Serbie

    Tout le monde le sait, tout le monde l’attend : la guerre va éclater. La mèche est allumée par un étudiant serbe…

    La poudrière

    Depuis 1904, l’entente cordiale est établie entre la France et l’Angleterre. L’épisode de Fachoda est jeté aux oubliettes ! Cette entente cordiale s’est étendue à la Russie qui a pris sous sa protection la Serbie indépendante. Ainsi est née la Triple entente. Face à elle, la Triple alliance – ou Triplice – rassemble l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. La course aux armements n’a cessé depuis le début du siècle, de sorte que chacun des pays se sent prêt à en découdre avec l’adversaire. On imagine que la guerre sera courte tant les arsenaux regorgent d’armes – sa brièveté est une nécessité car les dernières inventions en matière d’armement sont très meurtrières : six mois, pas plus ! Et l’Alsace-Lorraine aura repris sa place à l’intérieur des frontières et de l’industrie française !

    La mèche

    Oui, mais il faut bien un déclencheur à ce conflit que tout le monde sait proche, mais dont personne ne connaît ni le jour, ni l’heure. Le déclencheur, c’est un étudiant serbe : Gravilo Princip. Il appartient à une organisation terroriste, la Main noire. Le 28 juin 1914, il assassine l’archiduc héritier de la double monarchie d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, et son épouse, la duchesse de Hohenberg, au cours d’un voyage qu’ils effectuent à Sarajevo. Aussitôt, c’est l’engrenage : l’Autriche accuse la Serbie d’avoir organisé cet attentat. Le 30 juillet afin de défendre son alliée serbe, le tsar donne l’ordre de mobilisation générale à ses troupes, et cela malgré les conseils de prudence de la France. L’Allemagne lance alors un ultimatum à la Russie, lui demandant de cesser cette mobilisation. Le 1er août, l’ultimatum est rejeté, l’Autriche déclare la guerre à la Russie. Le même jour, le tocsin sonne partout en France pour annoncer la mobilisation générale.

    L’explosion

    Ce 1er août 1914, les hommes, dans les campagnes effectuent les moissons. Ils laissent leurs faux, les blés sous le soleil. Des centaines de milliers de jeunes gens – ils seront le 18 août, la mobilisation terminée, 1,7 millions -, ruraux ou citadins sont prêts en quelques jours et se préparent à partir à la rencontre de l’armée allemande. Où ? Personne ne le sait vraiment. Le 2 août, l’Allemagne a adressé un ultimatum à la Belgique, pourtant neutre, afin d’obtenir le libre passage de ses troupes qui ont déjà atteint le Luxembourg. L’Angleterre demande à l’empereur Guillaume II de renoncer à l’invasion de la Belgique. Il refuse. Le lendemain, 3 août, prétextant le survol par des avions français des villes de Karlsruhe et Nuremberg sur lesquelles auraient été lâchées des bombes, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le 4 août, les armées allemandes envahissent la Belgique, le roi des Belges Albert 1er se met à la tête de ses troupes. Le 5 août, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne. Enfin, le 11 août, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie ! Les armes ont le champ libre !

    4 août : l’union sacrée

    La guerre, qui la fait ? Tous les Français, de toutes les tendances politiques. Dès la fin de juin, après l’attentat de Sarajevo, l’atmosphère de réconciliation domine, les divergences politiques disparaissent sous la nécessité de faire face à un ennemi dont l’arrivée en France est imminente. La CGT, opposée à la guerre, vient de perdre son orateur le plus enflammé, le plus opposé au conflit : Jean Jaurès qui vient d’être abattu par un exalté, Raoul Vilain, le 31 juillet à 21 h 40, au Café du Croissant, rue Montmartre. Dans la nuit même, le comité confédéral du syndicat repousse l’ordre de grève générale et déclare que tous les socialistes feront leur devoir : ils iront se battre ! Dans l’après-midi du 4 août, Poincaré, le président de la République, déclare dans le discours qu’il prononce devant les députés : « La France sera défendue par tous ses fils dont rien ne brisera, devant l’ennemi, l’union sacrée »

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