• Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell et François Villon…

    by  • 21 avril 2014 • Poème quotidien • 0 Comments

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    Autant en emporte le vent

    Margaret Mitchell, 1936 – François Villon

    Vous en avez versé, des larmes, n’est-ce pas, en lisant le roman ou en voyant le film «Autant en emporte le vent », « Gone with the wind » en anglais. Margaret Mitchell y met en scène Scarlett O’Hara résolue et charmeuse, ses amours, ses défaites, ses passions, Ashley Wikes le rêveur, et Rhett Butler, le rebelle et rusé, dans la Georgie de la Guerre de Sécession (1861 – 1865) et ses conséquences, aux Etats-Unis. Eh bien, ce titre vient de bien plus loin que la guerre de Sécession, il est tiré d’une ballade d’un certain François Villon que vous allez retrouver en remontant jusqu’au XVe siècle, en 1461 exactement, au moment où il écrit sa Ballade en vieil langage François.

    Les neiges d’antan

    En ce temps-là, la langue française a été réformée, simplifiée, purgée de ses «innombrables « y » et lettres superfétatoires (ce qui signifie « superflues », mais en langage pédant). Remontant jusqu’à Villon, profitez-en pour revoir comment se compose une ballade : trois strophes terminées par le même vers, suivies d’un envoi. La Ballade en vieil langage François fait suite dans Le Testament à celle que vous avez lue : Ballade des dames du temps jadis (où l’on trouve ce dernier vers des strophes : Mais où sont les neiges d’antan) Villon y déplore que le temps passe, avec un art et une mélancolie au charme intact.

    Un dernier vers

    « Autant en emporte le vent » est le dernier vers de chacune des strophes de la Ballade en vieil langage François de Villon ; Voilà, vous les avez, maintenant, il ne vous reste plus qu’à trouver un bon dîner en ville ou un brunch correct à la campagne, ou un casse-croûte sur l’autoroute pour placer cette information témoin de votre vaste culture. En voiture pour les deux dernières strophes de cette Ballade – pour vous épargner de n’y rien comprendre, les voici en version traduite :

    Que ce soit le dauphin de Vienne

    Et Grenoble, le preux, le sensé

    Ou le seigneur futur héritier

    De Dijon, Salins et Dole,

    Tout aussi bien prenez de leurs gens,

    Hérauts, trompettes, poursuivants d’armes ;

    En ont-ils bien mis sous leur nez ?

    Autant en emporte le vent.

     

    Les princes sont destinés à mourir

    Ainsi que tous les vivants

    S’ils en sont courroucés ou peinés,

    Autant en emporte le vent

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