• 1492 : Christophe Colomb à Cuba

    by  • 4 décembre 2013 • Jadis ou naguère • 0 Comments

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    Extrait de « La partie des dix », fin du tome 5 de L’Histoire de France en bande dessinée, à paraître le 9 janvier 2014

    1492 : Christophe Colomb découvre l’Amérique… Hum ! Il « découvre » l’Amérique ? Premièrement, ce continent ne s’appelle pas encore l’Amérique, tant s’en faut, car Colomb lui-même est sûr qu’il est arrivé aux Indes en naviguant vers l’ouest, au point qu’il nomme « Indiens » les habitants qu’il y rencontre. Il mourra en ignorant qu’il avait abordé sur un autre continent. Ceux qui ont mis les premiers le pied sur ces terres inconnues des Européens au XVe siècle sont les Asiatiques qui franchirent le détroit de Bering, complètement gelé voilà 25 000 ans. Et ces populations asiatiques se sont implantées et développées, du nord au sud de l’Amérique. On sait aussi que, vers l’an mille de notre ère, un navigateur islandais, Leif Erikson, explora la partie ouest de la Nouvelle-Ecosse au Canada, cherchant sans doute des occasions de commercer avec les autochtones. Plus tard, vers la fin du XVe siècle, des basques se rendront régulièrement dans ces zones lointaines pour chasser la baleine, au large de Terre-Neuve notamment, relâchant sur les côtes où ils ont pu s’implanter.

    « Terre ! Terre ! »

    Quoi qu’il en soit, on apprend que Christophe Colomb a découvert l’Amérique… Ce qui est certain, c’est qu’il a embarqué à Huelva, petit village du sud de l’Espagne, vers les Indes, à la tête de trois caravelles : la Santa Maria, la Pinta et la Nina, expédition financée par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille – le roi du Portugal Jean II ayant refusé de soutenir le projet. Le 12 octobre, après une traversée éprouvante, la vigie crie « Terre, terre ! ». Il s’agit d’une île des Bahamas que Colomb nomme San Salvador. Le 28 octobre, il aborde sur une île qu’il nomme Juana (Cuba aujourd’hui). Le 6 décembre, il débarque sur une nouvelle île qu’il baptise Hispaniola (Saint-Domingue). Que cherche-t-il fiévreusement sur toutes ces terres nouvelles ? De l’or ! Il en trouve un peu à Hispaniola, mais pas assez… La Santa Maria s’étant échouée, il y laisse 39 de ses compagnons s’y établir dans un fort – ils seront massacrés par les indigènes -, puis repart pour l’Espagne.

    Des révoltes férocement réprimées

    Le 25 septembre 1493, Colomb appareille de Cadiz (Cadix) à la tête d’une expédition composée de 17 navires et 1 500 hommes. Parmi eux, douze missionnaires sont chargés d’évangéliser les populations qui vont être bientôt réduites en esclavage, décimées par la maladie, au point qu’au bout de quelques années, elles passent de quelques centaines de milliers à quelques dizaines de milliers. Lors de ce deuxième voyage, Colomb découvre les petites Antilles. Puis il retrouve Cuba où les habitants qui refusent de travailler sont torturés, mis à mort, pendant que les autres s’enfuient, désespérés, vers les montagnes. Les quelques révoltes sont réprimées avec une rare férocité. Colomb repart pour l’Espagne avec des centaines de captifs qu’il compte vendre comme esclaves. Beaucoup d’entre eux meurent pendant la traversée. Le reste, vendu à l’arrivée, est rapidement libéré sur ordre du roi offusqué par la conduite inhumaine du conquistador qui entre en disgrâce.

    Tout près du Paradis terrestre…

    Le 30 mai 1498, Colomb commence son troisième voyage. Il emmène avec lui trois cent trente colons. Six bateaux composent l’expédition. Trois d’entre eux font route vers Hispaniola à partir des Canaries pendant que les trois autres s’en vont vers l’Amérique du sud où, surpris, Colomb s’avance dans l’embouchure de l’Orénoque : d’où vient cette énorme quantité d’eau douce qui se jette dans la mer ? Colomb n’hésite pas : elle arrive tout droit du paradis terrestre qui doit se trouver un peu plus loin. Mais il ne poursuit pas son exploration du fleuve… Arrivé à Hispaniola, il constate que les colons qui espéraient un rapide enrichissement se sont révoltés. Les plaintes contre Colomb et ses deux frères chargés d’administrer Hispaniola, parviennent aux oreilles du roi et de la reine d’Espagne. Les trois hommes sont rapatriés en Espagne, enchaînés au fond de la cale…

    Les Indes pour le roi et la reine

    Partiellement rentré en grâces malgré les horreurs qui continuent de se dérouler dans les îles conquises, Colomb effectue un quatrième voyage qui le conduit au Honduras, puis à l’isthme de Panama où son avidité pour l’or qu’il y trouve provoque de violents affrontements contre les indigènes. Parvenu à l’isthme de Panama, il est persuadé qu’il se trouve en Malaisie… Il perd ses quatre navires qui prennent l’eau de partout, demande de l’aide à Hispaniola, revient en Espagne la tête basse en 1504 et meurt à Séville en 1506, sûr d’avoir « offert les Indes au roi et à la reine » ainsi qu’il l’écrit dans son testament.

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