• Louis XV, sitôt guéri, sitôt marié…

    by  • 5 septembre 2013 • Jadis ou naguère • 0 Comments

    La reine Marie Leszczynska (1703 - 1768)

    La reine Marie Leszczynska (1703 – 1768)

    1723. Le Régent laisse la place au roi. Un roi qui va d’abord combler son royaume, puis s’en faire détester. Voyons comment…

    Il faut marier le roi !

    Le petit roi est de santé tellement fragile dans les années qui suivent la mort de son arrière-grand-père Louis XIV en 1715 qu’on pense davantage à lui trouver un successeur qu’une épouse. On lui dresse cependant une liste de cent prétendantes…

    Un Orléans sur le trône de France ?

    Inquiet, très inquiet, Louis IV Henri de Bourbon-Condé, fils aîné de Louis III de Condé et de Louise-Françoise, fille de Louis XIV et de Madame de Montespan. Inquiet, Louis-Henri – nouveau premier ministre – parce que le roi Louis XV a été fiancé à onze ans, en 1721, à l’infante espagnole, Marie-Anne Victoire, fille du roi Philippe V, et cela parce que les deux royaumes ont décidé de restaurer de bonnes relations. Mais la fiancée n’a que trois ans ! Dans le meilleur des cas – toutes les filles ne s’appellent pas Françoise de Foix – la future reine ne donnera d’héritier mâle que dans une bonne douzaine d’années, cela peut même demander vingt ans ! Et si Louis XV n’a pas d’héritier, s’il disparaît, c’est un Orléans qui monte sur le trône !

    Février 1625 : « Sitôt guéri, sitôt marié ! »

    Un Orléans sur le trône de France ? Louis IV Henri  de Bourbon-Condé ne peut l’imaginer ! Louis Henri qu’on appelle le duc de Bourbon est immensément riche. Homme sans grâce, violent et borgne, c’est lui qui, pendant que la foule des spéculateurs tentait de récupérer en s’étouffant, les miettes du système Law, attendait tranquillement chez lui qu’arrivent les pleins carrosses d’or passés par une porte discrète. Marier Louis XV sans tarder, à une femme qui puisse enfanter immédiatement ! C’est ce qu’il a décidé de faire. L’affaire est d’autant plus urgente que le roi est souvent malade, il s’épuise à la chasse, et, souvent, perd connaissance. En février 1725, on pense même qu’il va mourir. À son chevet, le duc de Bourbon ne cesse de répéter, à voix basse : « Sitôt guéri, sitôt marié ! »

    Marie Leszczynska, l’élue

    Cent noms sont présentés au duc par son secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Morville. Il en élimine quatre-vingt-douze : pas assez riches, pas assez âgées, trop âgées, calvinistes… Enfin apparaît l’élue : la fille du roi détrôné de Pologne, Stanislas Leszczynski : Marie Leszczynska. Aussitôt, un courrier à cheval galope à bride abattue jusqu’à Wissembourg en Alsace où vit Stanislas depuis qu’il a été déposé en 1709, entretenant une petite cour grâce à l’argent du Régent et du duc de Lorraine. Aussitôt qu’il ouvre la dépêche, Stanislas, la lit, pâlit et s’évanouit ! Son bonheur est total ! Marie,  la future reine, fille unique de Stanislas, est née le 23 juin 1703. Elle a sept ans de plus que Louis XV.

    Une anecdote

    5 septembre 1725 : sept preuves de tendresse…

    Le 4 septembre 1725, à Fontainebleau, le roi rencontre Marie pour la première fois. Le lendemain a lieu la bénédiction nuptiale que donne le cardinal de Rohan, une cérémonie magnifique où l’on voit s’avancer la jeune épousée à la tête du cortège, dans un manteau de velours violet, semé de fleurs de lys qui étincellent ; la traîne mesure plus de dix mètres ! Un grand festin est donné ensuite, au cours duquel on joue « Le Médecin malgré lui » de Molière. Vers dix heures du soir, le couple se retire, et dans une intimité toute relative – des témoins oculaires et auriculaires ne sont pas loin afin de pouvoir attester de l’union – il peut commencer avec entrain sa nuit de noce. Entrain est le mot adapté puisque le jeune roi confie le lendemain au duc de Bourbon, qu’il a donné sept preuves de tendresse à Marie. Une honnête moyenne…

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