• 25 septembre, journée nationale des harkis

    by  • 25 septembre 2013 • Jadis ou naguère • 1 Comment

    Mémorial national des harkis à Jouques (Bouches-du-Rhône)

    Mémorial national des harkis à Jouques (Bouches-du-Rhône)

     

    19 mars 1962 : le cessez-le-feu en Algérie

    La reprise des négociations avec le GPRA est décidée en février 1962 – des rencontres secrètes ont eu lieu aux Rousses dans le Jura. La signature des accords d’Évian – ville où se sont déroulés les pourparlers – a lieu le 18 mars, Krim Belkacem représentant le GPRA, Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, le gouvernement français. Ces accords prévoient que les ressortissants français auront trois ans pour choisir leur nationalité – l’armée ne quittant le pays qu’au terme d’un délai identique. L’Algérie recevra une aide financière de la France – plan de Constantine – qui exerce un droit de préférence dans la distribution des permis de recherche et d’exploitation du pétrole, pendant six ans. Le 19 mars 1962 est proclamé le cessez-le-feu en Algérie, à midi.

    La valise ou le cercueil

    L’OAS n’accepte pas la signature des accords. Le 26 mars lors d’une manifestation qu’elle organise, rue d’Isly à Alger, une unité de tirailleurs ouvre le feu. La fusillade fait quatre-vingts victimes. L’armée secrète lance alors une campagne d’assassinats de musulmans. Les Européens se rendent compte rapidement que la cohabitation est impossible. Ils vont être près d’un million à tout quitter pour gagner la France, préférant « la valise au cercueil. », après une colonisation qui aura duré cent trente ans.  Le 8 avril, en métropole, les accords d’Évian sont approuvés par référendum – 90% de oui – ; un second référendum a lieu en Algérie le 1er juillet : le oui obtient 99,7% des voix. Entre 1954 et 1962, la guerre d’Algérie aura coûté la vie à près de trente mille Français, à cent quarante mille combattants algériens et plusieurs centaines de milliers de civils.

    Le drame des harkis

    L’Algérie est évacuée rapidement par les Européens. Mais des Algériens étaient entrés au service de la France : des militaires, des fonctionnaires, des élus – on les appelle les harkis, du mot harka, en arabe qui signifie mouvement et désigne leur organisation. Ces 250 000 musulmans représentaient environs un million de personnes avec leur famille. À la veille de l’indépendance, le FLN promet de ne pas exercer de représailles contre eux. Personne n’est dupe : les harkis sont en danger de torture et de mort. Les officiers reçoivent l’ordre de les désarmer. Leur embarquement pour la France est formellement interdit !

    Cependant, des officiers français vont braver ces ordres, ne se décidant pas à abandonner leurs hommes. C’est ainsi que des milliers de harkis vont arriver en France, représentant au total, avec leur famille et leurs proches, un groupe d’environ cent mille personnes. Ceux qui restent en Algérie vont subir une vengeance terrible pendant les semaines qui suivent le cessez-le-feu. Plus de cinquante mille d’entre eux sont massacrés. En France, les harkis ont été répartis dans plusieurs dizaines de camps d’accueil pendant des années. Ils composent aujourd’hui, avec leurs descendants, environ 1% de la population française. Le drame de ces rapatriés clandestins est revenu dans l’actualité des années 1990. En 2001, le président Jacques Chirac a décidé, par décret, que le 25 septembre serait désormais la journée des Harkis.

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    One Response to 25 septembre, journée nationale des harkis

    1. LOUANCHI
      11 octobre 2013 at 20 h 23 min

      HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE

      lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news

      En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l’époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l’Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l’ isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd’hui se décide à parler.

      35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.

      Sur radio-alpes.net – Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) – Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone…émotions et voile de censure levé ! Les Accords d’Evian n’effacent pas le passé, mais l’avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

      Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

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