• 5 juin 1832 : les obsèques du général Lamarque… « Je suis tombé par terre… »

    by  • 5 juin 2013 • Jadis ou naguère • 1 Comment

    Gavroche : "Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire..."

    Gavroche : « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire… »

    Extrait de l’Histoire de France pour les Nuls, éditions First, 2004.

    L’industrialisation progresse, la misère s’accroît

    Dans les années 1820, 1830, le pouvoir des banquiers intransigeants conduit à une politique d’où les préoccupations du peuple – échapper à la misère endémique – sont exclues. De nombreuses émeutes vont se succéder.

    5 juin 1832 : les obsèques du général Lamarque

    La rébellion des canuts de Lyon n’est pas un cas isolé. Il en survient d’autres, même si Casimir Périer est victime de l’épidémie de choléra qui sévit à Paris à partir du 26 mars 1832 – 18 000 victimes pour une population de 800 000 habitants ; Casimir Perier était allé visiter le 1er avril les victimes du choléra dans les hôpitaux ; le 5 avril, il est atteint de la maladie qui va l’épuiser et le conduire à la mort le 16 mai. Les 3 et 4 juin 1832, en Vendée, les légitimistes luttent contre la troupe qui a été envoyée contre eux. Le 5 juin, à Paris, lors des obsèques du général Lamarque – un héros d’Austerlitz -, les républicains transforment la cérémonie en émeute et décident de porter le cercueil au Panthéon. Des coups de feu sont tirés on ne sait de quel côté, mais le régiment de dragons présent fait usage de ses armes et les premières victimes tombent. Le lendemain, les combats se poursuivent. Trois mille émeutiers, beaucoup de jeunes de vingt ans – parmi lesquels on trouve Alexandre Dumas –  se réfugient dans le quartier Saint-Merri d’où ils sont sortis par la troupe. Le bilan est lourd : huit cents morts !

     

    « Je suis tombé par terre… »

    5 juin 1832. On se bat derrière la barricade de la rue de la Chanvrerie – supprimée aujourd’hui par la rue Rambuteau, elle reliait les rues Saint-Denis et Mondétour – dans le quartier des Halles. Pendant que les balles sifflent, un petit garçon, passé devant la barricade, chante en allant, de mort en mort, vider les gibernes ou les cartouchières :  On est laid à Nanterre / C’est la faute à Voltaire / Et bête à Palaiseau / C’est la faute à Rousseau… Soudain, une balle mieux ajustée que les autres atteint l’enfant feu follet. Il tombe, se redresse, s’assied sur son séant, un long filet de sang raie son visage. Il chante encore : Je suis tombé par terre / C’est la faute à Voltaire / Le nez dans le ruisseau / C’est la faute à… Il n’achève pas. Une seconde balla l’arrête. Il s’abat, la face contre le pavé. Sa petite grande âme vient de s’envoler. Vous l’avez reconnu à travers les mots de l’imaginaire hugolien : Gavroche, le fils des Thénardier ! Non loin, se trouvent Jean Valjean, Marius, et Javert, encore vivant…

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    One Response to 5 juin 1832 : les obsèques du général Lamarque… « Je suis tombé par terre… »

    1. Baudrier
      1 juillet 2013 at 19 h 15 min

      Dans la réalité, les 5 et 6 juin 1832, des enfants furent arrêtés brièvement mais la troupe ne tira pas sur des enfants

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