• La ponctuation (suite et fin)

    by  • 1 mars 2013 • Une règle par jour • 0 Comments

    Le point-virgule ;

    En général, ceux qui le critiquent au point de le déclarer inutile n’ont jamais pris la peine de se mettre à l’écoute de sa délicate respiration. À l’égard du lecteur, il est une sorte de politesse de la pensée qui se fractionne pour que soient plus légères les unités de sens. Sans doute son emploi requiert-il de l’habileté, mais c’est sa raison d’être que d’apporter dans la page la nuance que ne peuvent rendre le point martial ou la virgule pressée. Il y a chez lui du majordome anglais dont la distinction naturelle imprègne le décor sans qu’on en remarque vraiment la présence. Bref, le point-virgule, c’est l’indispensable adjoint de celui qui souhaite offrir à son lecteur la souplesse du moyen terme entre l’arrêt total et la station expresse. C’est tout le charme du voyage.

    On l’emploie lorsque…

     – l’idée exprimée nécessite pour se développer sans s‘interrompre plusieurs étapes,

    – la phrase contient un long développement qui peut être réparti en unités successives, liées par un fil conducteur,

    – on souhaite dans la lecture un temps de pause intermédiaire entre celui de la virgule et celui du point,

    – on désire ralentir le rythme d’une description, d’un discours, lorsqu’on sent qu’il peut créer un léger effet de suspens.

     

    Le point d’exclamation !

    Inutile d’en mettre trois ou quatre : le point d’exclamation exprime une exclamation, c’est tout. Si on veut la renforcer, il faut s’y prendre autrement, en améliorant le texte qui précède par exemple. En général, on met une majuscule après un point d’exclamation, sauf si le point d’exclamation n’a pas terminé la phrase.

    Le point d’interrogation ?

    Il permet d’exprimer l’interrogation, soit au fil du texte, soit dans un dialogue. On met une majuscule après un point d’interrogation, sauf si la phrase n’est pas terminée.

    Les deux points :

    Ils servent à donner une explication, à fournir un renseignement, à introduire une citation. Ils peuvent aussi se substituer à des conjonctions exprimant la cause, la conséquence ou d’autres circonstances. Son emploi rend souvent la phrase plus légère.

    Les points de suspension …

    A quoi servent ces trois complices dans la phrase ?

     – Ils évitent une énumération trop longue.

    – Ils sous-entendent un ou plusieurs mots qu’on n’ose ou qu’on ne veut écrire.

    – Entre crochets, ils indiquent qu’on a supprimé un passage dans un texte.

     

    Les parenthèses (  )

    Elles permettent d’ajouter, dans la phrase, en son milieu ou à la fin, des renseignements d’ordre secondaire (ou, si on est habile, de fournir le sous-entendu essentiel).

    Les tirets  –  –

    Ils servent à mettre en relief un renseignement qu’on tient pour important et qui joue un rôle documentaire ou complémentaire pour ce qui précède. Attention : à l’intérieur de la phrase, on emploie le tiret initial et le tiret final pour encadrer les éléments mis en relief. Si ces éléments terminent la phrase, seul le tiret initial est employé, le point clôt cette unité et la phrase entière  en même temps. « Paul Tron nous révéla – nous le savions déjà – qu’il allait partir » ; « Pau Tron nous révéla qu’il allait partir – nous le savions déjà. »

    Tirets et dialogue

    Le tiret est utilisé pour marquer les répliques dans un dialogue romanesque :

    – Qu’y a-t-il entre vous et moi ?

    – Il y a la conjonction et.

    – Vous vous moquez !

    Elle le regarda avec froideur et ironie. Elle ajouta :

    – Non, je ne me moque pas, je ne vois rien d’autre…

    Les guillemets « »

    Le mot  guillemet  porte le nom de son inventeur, un imprimeur du XVIe siècle, nommé Guillaume dont  guillemet  est le diminutif. Les guillemets s’utilisent pour citer dans le texte une phrase empruntée au discours oral, ou bien pour encadrer l’extrait d’un autre écrit venant illustrer le propos. On ne les utilise plus guère, dans le code de l’imprimerie moderne, pour ouvrir un dialogue. On préfère recourir immédiatement au tiret en allant à la ligne.

    Paroles rapportées : discours direct et indirect

    Les paroles rapportées peuvent l’être de deux façons.

    Ou bien on utilise le discours indirect qui ne nécessite pas l’emploi des guillemets :

    Le professeur demande à sa classe ce qu’est un chauffeur de corbillard. Si un élève répond que c’est un pilote-décès, doit-il être sanctionné ?

    Ou bien on utilise le discours direct, en ne mettant entre guillemets que les paroles vraiment prononcées, le premier mot après le guillemet ouvrant prend une majuscule :

    Le professeur demande à sa classe : « Qu’est-ce qu’un chauffeur de corbillard corbillard ? ». Si un élève répond : « C’est un pilote-décès ! », doit-il être sanctionné ?

    La citation

    On peut ne citer qu’une partie des paroles prononcées, éventuellement en caractères gras – mais seulement les paroles véritablement prononcées ; la conjonction que, par exemple n’a pas été prononcée, elle demeure à l’extérieur des guillemets, de même que le verbe pouvait qui appartient au contexte narratif :

    Dans son entretien avec le professeur, l’inspecteur a souligné que  « le seul danger de ce genre de calembour est de mourir de rire », et que « mourir de rire permet de mourir plusieurs fois par jour ».

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