Le nom commun : des pluriels spéciaux
by jjj • 12 février 2013 • Une règle par jour • 0 Comments
Si, pour le nom ordinaire ( le chien , l’arbre , la patte ), on se contente de mettre un s au pluriel, d’autres noms possèdent un pluriel spécial.
Les revoilà : les noms en « ou »…
Ouh là là ! Les voici, les voilà, les noms terminés par « ou » dont le pluriel est en « x » et non en « s » :
Les sept noms en ou qui prennent un « x » au pluriel sont : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou.
Ripou (un ripou, des ripoux, mais parfois avec un « s » : des ripous) est né du verlan , langage où on met à l’envers les syllabes ( verlan , c’est l’envers en verlan …).
Les noms terminés par « al »
Les noms terminés par al font leur pluriel en aux . Un journal , des journaux, un minéral , des minéraux , un cheval, des chevaux, sauf…
Huit mots qui ont décidé de jouer « perso » et de faire leur pluriel en « als » : bal, carnaval, cérémonial, chacal, festival, pal, récital, régal. On dit donc : des cérémonials, des chacals, des pals, etc.
D’autres exceptions existent, d’un emploi moins courant : des avals, des cantals, des chorals, des emmenthals, des finals, des gavials, des mistrals, des nopals, des rorquals, des sisals
Les noms terminés par « au » ou « eau »
Règle simple, peu d’exceptions : les noms terminés par au ou eau prennent un « x » au pluriel : des tuyaux , des cadeaux . Les exceptions sont au nombre de deux : landau, sarrau (des landaus , des sarraus )
Les noms terminés par « ail »
Ils s’écrivent ails au pluriel : des attirails , des autorails , des éventails , mais, attention aux exceptions !
Elles sont au nombre de sept, mais certains doutes planent concernant trois d’entre elles : des baux (un bail ), des coraux (un corail ), des émaux (un émail ), des soupiraux (un soupirail ), des travaux (un travail ), des vantaux (un vantail ), des vitraux (un vitrail ).
Les doutes : on trouve, au pluriel : des crédits-bails , ainsi que des corails lorsque ce sont des objets en corail qui sont désignés.
Lorsqu’il s’agit d’activités où on utilise l’émail (peinture, vernis…), on utilise le pluriel emails.
Le pluriel de travail est travaux, mais quand le travail désigne ce qui est destiné à entraver un animal pour lui donner des soins, le pluriel devient des travails.
Le marchand d’ail
Tout chaud, tout douillet ce mot ! C’est un jeune centenaire dont la naissance remonte à la fin du XIXème siècle. Le marchand d’ail (ou de légumes) aux Halles de Paris portait un tricot serré, épais, qui le protégeait efficacement des courants d’air. On appela ce tricot le marchandail en un seul mot, puis, par aphérèse, le chandail . Son fabricant, Gammard, d’Amiens, adopta ce mot passé dans le langage courant et qui désigne aujourd’hui un gros tricot de laine qu’on enfile par la tête.
Les noms terminés par « eu » ou « oeu »
Simple : les noms terminés par eu ou oeu prennent un « x » au pluriel : des jeux , des milieux , des feux , des vœux.
Faites attention à ces exceptions : des bleus , des émeus (grands oiseaux coureurs d’Australie), des lieus (il s’agit du poisson, le lieu appelé aussi colin ou lieu noir ), et des pneus .
Les noms terminés par s, x, z
Les noms terminés par « s », « x » ou « z » demeurent invariables au pluriel : un puits (oui, oui, puits s’écrit avec un « s » au singulier !), des puits , un pays , des pays , un creux , des creux , un gaz , des gaz , un nez , des nez , un riz , des riz , etc.
Sandwich, match, lunch, sketch
En général, on gère le pluriel des terminaisons en ch de l’héritage anglais en leur ajoutant es . Ce qui donne : des sandwiches, des matches, des lunches. On écrit aussi : des flashes, des ranches, des sketches
Les mots terminés par man devraient faire leur pluriel en men. Cependant, si on rencontre ce pluriel dans tennismen ou tenniswomen, on trouve plus fréquemment le pluriel français, des barmans par exemple. L’emploi du pluriel français est de plus en plus utilisé, même pour les mots anglais terminés par y (un whisky, des whiskys) ; il simplifie la tâche.
Œil, ciel, aïeul
Trois mots possèdent un double pluriel en fonction du sens qu’on leur donne :
Un œil qui a pour pluriel des yeux est l’organe de la vue avec lequel vous voyez ce qui est écrit ici. On parle aussi des yeux du gruyère, des yeux de la vigne.
Le mot pluriel oeils désigne des ouvertures, des trous qu’on trouve dans les noms composés : des œils-de-bœuf, des œils-de-perdrix, des œils-de-chat.
Le ciel fait au pluriel : les cieux. Cependant, si ciel désigne, une région, un lieu particulier, ou bien la partie d’un paysage dans le tableau d’un peintre, il devient ciels au pluriel : Les ciels du peintre Claude Monet . On écrit aussi : un ciel de lit, des ciels de lit.
Un aïeul est un grand-père, une aïeule est une grand-mère, les aïeuls sont les grands-parents. Les aïeux sont les ancêtres en général. Les parents des aïeuls sont appelés les bisaïeuls (parents des grands-parents). On appelle trisaïeuls les grands-parents des grands-parents.
Œuf
Un œuf fait au pluriel des œufs, prononcé [ø] (c’est-à-dire : des eu, oui, des « eu », et non pas des « euf » ! ) ; on dit donc une douzaine d’œufs (d’ eu ), deux ou trois œufs (eu, et non euf).
Un coquassier, marchand d’œufs (d’eu), vend des œufs (eu), il peut les vendre œuf (euf) par oeuf (euf), vendre un seul œuf (euf) ou deux œufs (eu), tout dépend de la taille de l’omelette qu’on veut faire…