• Dictée pour les Nuls : Le Parisien était là…

    by  • 19 mars 2012 • JJJ dans les Salons • 0 Comments

    Parmi les passionnés d’orthographe qui se laissaient volontairement torturer par les rhododendrons, les cattleyas ou les forsythias, se trouvait le journaliste Pierre Vavasseur, du Parisien. Il n’a commis que quatre (petites…) erreurs ! Bravo ! Son article, publié dimanche, restitue parfaitement les affres du candidat aux prises avec ses doutes. Le délicieux aveu du regard de biais sur le voisin est attendrissant et nous rappelle ces temps heureux où nos yeux errants et baladeurs empruntaient quelques orthographes sur le cahier d’à côté, au petit bonheur, tant avait belle allure l’insoupçonnable erreur…

    Ils sont plus de deux cents à être à l’heure. Sans faute, ça va de soi. Sur la grande scène du 32e Salon du livre, en ce tout début d’après-midi, le débat précédent s’achève et ses animateurs laissent la place à la 3e édition de la Dictée pour les nuls. L’initiative revient à l’écrivain et historien Jean-Joseph Julaud, best-seller en 2005 pour son « Histoire de France pour les nuls » (Editions First).
    Mais l’homme est aussi un amoureux des mots. Il trouvait dommage que la fameuse dictée de Bernard Pivot ait disparu. Avec la bénédiction de son éditeur, de la délégation de la langue française au ministère de la Culture et des organisateurs du Salon, Julaud a relancé l’affaire et le succès est au rendez-vous.

    Plus un strapontin de libre hier. Les participants de dernière minute filaient s’inscrire. On leur a remis un sac plastique avec des petits cadeaux : un cahier, un mini-livre, un stylo et l’indispensable support cartonné pour y déposer une feuille rayée recto verso. En haut à gauche, inscrire son nom, son téléphone, son e-mail.

    Des exclamations plaintives

    Voici Julaud. Il est accompagné d’un pensionnaire de la Comédie-Française, Nâzim Boudjenah, qui lira d’abord le texte avant que ne s’ouvrent les pacifiques hostilités. Vincent Barbare, l’éditeur des Nuls, félicite l’assistance pour son goût du masochisme. « Méfiez-vous de lui, sourit-il en désignant son auteur, c’est un vrai pervers de l’orthographe. » Ce dernier affiche un sourire quasi subliminal. « Lors des deux éditions précédentes, aucun candidat n’a fait moins de quatre fautes. Vous allez souffrir. »

    Parmi ses ouailles, l’écrivain Alain Vircondelet est venu se frotter à l’exercice. Le lauréat de l’année dernière, Julien Soulié, 35 ans, prof de lettres classiques à Lille, est à nouveau dans la salle (et, comme en 2011, il finira grand vainqueur avec zéro faute).

    Julaud lit en arpentant la scène. Il connaît son affaire. Il a été longtemps professeur d’histoire-géo. Chaque difficulté provoque des frissons sonores. Une dame lève le doigt : « C’est quoi cattelyas? » « Cattleyas » corrige le prof. Le verbe abhorrer ricoche en exclamations plaintives sur la petite classe. Et tout le monde n’aime pas les rhododendrons. A propos : de quoi parle la dictée? On ne saurait dire : en vrac, de la bande à Bonnot, de Marcel Proust et d’André Gide. C’est toujours comme ça avec les dictées : on fait tellement attention aux mots qu’on ne sait plus ce qu’ils racontent.

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