• Les Fables de La Fontaine

    by  • 11 février 2010 • Poésie, Ses livres

    Des loups, des lions, des chèvres et des renards, des alouettes ou des aigles, des chiens, des cerfs, une gazelle, des demoiselles et des femmes, des fous, des sages, des ours et des hommes, des coqs, la fortune, des amis et des singes, des vieillards et des vieux chats, une laitière, un laboureur, des lièvres, des tortues, un oiseau blessé, la mort et des médecins, des grenouilles, des corbeaux, un écolier, des pigeons, un éléphant, un meunier, une forêt, deux aventuriers, un cierge et une fourmi, une hirondelle, Philomèle…
    Bref, le tout venant des jours ordinaires pour tout passant, tout voyageur des grandes villes ou des grands bois, pour tout conteur des temps anciens, des temps présents, tout chroniqueur des caprices et des erreurs des uns pour l’enseignement des autres, et des enfants de leurs enfants…
    Oui mais… D’où vient que Jean de La Fontaine demeure pour toujours, bien loin devant ses pairs, maître des loups et des agneaux, de la mer et de la vigne, des moineaux, des troupeaux, des perroquets et des aigles, des chiens, des gazelles, des demoiselles… ? D’où vient que plus jamais on n’associe sans penser à lui le Corbeau et le Renard, le Chêne et le Roseau, la Cigale et la Fourmi, et la morale qui s’ensuit ? C’est que le bonhomme Jean, dans sa besace, possédait tous les secrets d’un autre personnage, discret, et qui, chez lui, gouverne tout : la langue française. D’elle il a tout aimé : sa rigueur et sa fantaisie, ses exigences et sa douceur, son chant léger, son harmonie, ses règles austères, son mystère.
    Nul mieux que lui ne l’a servie.
    C’est pourquoi, hier comme aujourd’hui, La Fontaine est présent, et pour cent ans encore ; et si nous sommes dignes de lui, pour mille et mille aussi…
    Allons, Bonhomme Jean, emmène-nous dans les contrées de ta pensée ! Quand nous aurons tout lu et tout appris, peut-être enfin comprendrons-nous la fable de nos vies.

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