Anthologie de la poésie amoureuse
by jjj • 19 juin 2008 • Poésie, Ses livres
Où est-elle ? Qui est-elle ? Où vit-il ? La voici ! Est-ce lui ? Le voilà ! Enfin, nous ! Toi et moi. Notre toit comme un port. Plus jamais le tourment. Plus jamais la tempête, la bourrasque et la peur. Et plus jamais les pleurs. Ô toi, dès le matin ! Ô toi, jusqu’à la fin ! Tes mots comme de l’or. Tes silences. Ta présence Où vas-tu ? D’où viens-tu ? Qu’as-tu fait ? Tu le sais. Qui est-il ? Pourquoi elle ? Ta promesse ! Ô les mots, ces faiblesses ! Et le temps, cet avare ! Mon anneau, mon amarre… Je dérive. Il est tard, dans ma vie. En finir ? Quelle histoire ! Te voilà ? Par hasard ! Ton bonheur ? C’est bizarre, elle te ressemble. Le long des rivières, désormais, je me promène. Seule. Je pense à toi, sans cesse. Mon amour, ma détresse. Je te donne ces pages. Je les attendais. Comme nous, ils ont cru, fous d’amour, fous jaloux, fous, complètement fous. C’est Verlaine, c’est Ronsard, c’est Musset, et Parny, et Marot, et Rimbaud. Hugo et son plaisir. Baudelaire et sa misère. Ah, les mots qui se serrent comme un petit troupeau, frileux, laineux, nourri d’un rien, et qui transhume, et qui revient dans la solitude de son gardien ! Eluard et ses « Je t’aime », Prudhomme et la fêlure, Grécourt et la luxure… Les Deux Pigeons de La Fontaine ; de Florian, le Grillon. Lisons, toi qui vis dans un ailleurs sans nom et moi plus près de toi encore parce que tu es absente, lisons… Quittons-les, il est temps. Ces deux-là vivent et meurent depuis dix mille ans. Et leur histoire a traversé les chants de tous les âges, couru sur toutes les lèvres, et laissé sur la page la trace cadencée du rire ou du sanglot. Quittons-les. De Villon à Cadou, tout le monde les connaît. Entrons vite dans les poèmes puisqu’ils nous y attendent, conteurs de leur bonheur et de leur chagrin. Puisque c’est leur demeure. Et peut-être la vôtre… Qui sait ?