• Le Sang des choses

    by  • 1 janvier 1983 • Nouvelles, Ses livres

    Le Sang des choses de Jean-Joseph JulaudPourquoi Anselme, solitaire dans sa ferme touffue, a-t-il voulu abattre l’arbre bleu de son poignet, aux branches palpitantes ? Pourquoi Madame Céodé aux yeux vert-forêt s’est-elle endormie dans son magasin de grammaire, la main errant au dessus de la boîte aux pronoms personnels ? Où s’en va Alexis après avoir fermé ses volets sur l’arc-en-ciel qui narguait les couleurs de sa palette ? Quel est ce mystérieux soldat surgi des tranchées le mardi 20 septembre 1914 aux Eparges, face à un domaine en ruines où va se jouer la fête étrange de l’escarmouche ? Et Reine, sur son lit blanc comme l’hiver, pénétrée d’aiguilles qui transfusent son âme dans l’absence, n’est-elle pas déjà revenue au village où on l’attend ? Les réponses que nous propose Jean-Joseph Julaud cheminent toutes dans cet espace secret que se sont accordé le réel et l’irréel afin de ne jamais se joindre pour préserver le rêve ; ce paysage où les mots mêmes perdent de leur assurance face aux choses qui s’en passent si bien. Paysage étrange et attachant qui se compose au fil de ces vingt et un textes où l’on pourra encore visiter les châteaux blancs de l’insaisissable « Il » avant de parcourir sa nuit, où l’on apprendra l’utile des haltes devant la flamme ou la fenêtre, la source des pleurs comme celle de la naissance.

    Date de publication : 1983
    Éditeur : Corps 9 Éditions
    Distinctions : Prix de l’Académie de Bretagne et Prix de la Nouvelle de la Ville du Mans

    Citation :
    C’est évident, ça devait arriver, c’était écrit dans le ciel. Justement. Le ciel a raison de moi aujourd’hui. Ca s’est passé bizarrement. J’ai décollé comme d’habitude, vent un peu de travers mais rien de bien grave. Pour un novice, j’y fais face, je dois dire, presque comme l’instructeur. Puis j’ai pris l’air. Ou plutôt, l’air m’a pris, supporté, emporté, ballotté. Progressivement, j’ai laissé mon corps à ses caprices.

    About