• Tout, tout, tout, vous saurez tout sur tout

    by  • 13 février 2013 • Une règle par jour • 0 Comments

    Pas toujours facile d’écrire sans se tromper un si petit mot.  Tout  est partout ou presque partout.

    Tout

    Tout  est adverbe, donc invariable, lorsqu’il peut être remplacé par  complètement,  entièrement : « Geffroy, Firmin Peulafnète, les champions de ski, sont tout (complètement) étonnés de leurs résultats ». « Enora Pagagné et son amie sont tout (complètement) heureuses d’avoir réussi »

    Tout, adverbe peut cependant s’accorder :

    Lorsqu’il précède un adjectif au féminin commençant par une consonne ou un « h » aspiré,  tout  s’accorde en genre et en nombre avec cet adjectif : « Hélène Avrante et Sophie Fonfec sont toutes honteuses d’avoir échoué » ( tout s’accorde car il est employé devant un adjectif commençant par un « h » aspiré ; plus haut,  tout  ne s’accordait pas devant  heureuses  qui commence par un « h » muet)

    Devant un adjectif au féminin commençant par une consonne,  tout  s’accorde en genre et en nombre : « Nelly Passa et Ninon Nioui sont toutes surprises d’avoir gagné ».

    Tout, adverbe, varie aussi lorsqu’il se situe entre l’article et l’adjectif qu’il modifie : « Les toutes dernières découvertes d’Oscar Burant intéressent la Nasa »

    Tout entière

    La question se pose souvent : doit-on écrire  toute entière ou  tout entière ? La réponse est facile à trouver, maintenant que vous connaissez la règle : si  tout  peut être remplacé par  complètement, c’est un adverbe, donc il est invariable.  Tout, dans l’expression  tout entière  signifie  complètement. Son statut d’adverbe lui interdit l’accord. On écrit donc « Elle était tout entière occupée à sa tâche ». Vous rappelez-vous pourquoi on écrit « Tout heureuse », mais « Toute honteuse » et « Toutes surprises » ?

    Tout, adjectif indéfini

    Tout  est adjectif indéfini, et donc variable, lorsqu’il est suivi de  le ,  la ,  les ,  ce ,  cet ,  ces ,  mon ,  ma ,  mes , etc. Voici quelques exemples où  tout  est accordé : « Toute la journée, il a plu » ; « À toutes les invitées, il a plu » ; «Tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins », « Tout le gotha de la presse était là ».

    Lorsqu’il peut être remplacé par  n’importe quel,  chaque, par  seul, il est aussi adjectif indéfini : « À toute décision importante correspond une part de risque » ; « Pour toute consolation, il a reçu un porte-clé ».

    De « tout » encore

    On écrit  en tout cas  (et non  en tous cas  ; au pluriel, il faut écrire  dans tous les cas ),  en toute chose ,  tout compte fait ,  de toute façon ,  en tout genre ,  à tout hasard,   à toute heure ,  en tout lieu ,  de toute manière ,  à tout moment ,  en toute occasion ,  de toute part ,  en tout point ,  à tout prix ,  à tout propos ,  en toute saison ,  de toute sorte ,  de tout temps .

    De tous côtés…

    Lorsqu’il y a une idée de nombre,  tout  prend la marque du pluriel : de tous côtés, à tous égards, à toutes jambes, à tous crins, en toutes lettres, toutes choses égales, toutes proportions gardées... On écrit :  un pouvoir tout-puissant  ;   des charmes tout-puissants . Mais au féminin, on accorde :  une économie toute-puissante  ;  des politiques toutes-puissantes.

    Tout, pronom indéfini

    Tout  est pronom indéfini lorsqu’il remplace un nom employé précédemment, avec lequel il s’accorde en genre et en nombre. Au pluriel, la prononciation guide l’orthographe : on prononce le « s » de  tous . Quelques exemples : « Les invités sont arrivés. Tous ont apporté un bouquet de fleurs », « Nous en sommes tous ébahis ».

    Attention : on peut écrire « Geffroy, Firmin Peulafnète, les champions de ski, sont tous étonnés de leurs résultats » si on insiste sur la totalité concernée,  tous  étant alors pronom indéfini et pouvant être déplacé en tête de phrase : « Tous, ils sont étonnés… ».

    Si on écrit « Ils sont tout étonnés de leurs résultats »,  tout  est adverbe invariable et modifie  étonnés (ils sont complètement étonnés). Les deux phrases ont un sens différent.

    Tout, nom commun

    On peut parler d’ un tout, acheter  le tout . Dans ce cas,  tout  est un nom commun ; il peut s’accorder s’il est employé au pluriel : « Sa vie, son métier, son avenir, il pense à tout cela comme à des touts presque étrangers »

    Tout… que, locution conjonctive

    La locution conjonctive « tout… que » exprime une idée de concession, d’opposition. Elle encadre un adjectif ou un nom avec lequel  « tout »  doit être accordé si cet adjectif ou ce nom commence par un « h » aspiré ou s’il est féminin et commence par une consonne : « Toutes hautaines qu’elles paraissent, elles se laisseront fléchir » ; « Toute désolée qu’elle se montre, elle se satisfait du résultat » ; « Toute femme qu’elle est, elle réagit avec froideur ».

    « Tout » reste invariable dans les autres cas : « Tout âgée qu’elle est, elle connaît parfaitement son arbre généalogique » ; « Tout malades qu’ils soient, ils aiment encore rire ». Après tout… que, on emploie l’indicatif ou le subjonctif.

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