Jean-Claude Pirotte, poète en Arbois, nous a quittés le 24 mai
by jjj • 28 mai 2014 • Poème quotidien • 1 Comment
Extrait de La Poésie française pour les Nuls, éditions First, 2010.
1939 : Jean-Claude Pirotte naît à Namur en Belgique soixante-treize ans après que Baudelaire y laisse la parole et ne conserve rappelez-vous que le fameux et bizarre « Crénom ! ». Crénom, s’est peut-être écrié Pirotte lorsqu’il a dû abandonner sa profession d’avocat en 1975 après qu’on l’a soupçonné d’avoir trop aidé un client. Tant mieux : la France s’enrichit d’un poète qu’elle aime lire, installé à Arbois – jusqu’en 2009 -, cette ville dont le terroir environnant produit un étonnant vin jaune qu’il faut avoir croisé au moins une fois dans sa vie – et même davantage puisque, selon un dicton local, le vin d’Arbois, plus on en boit, plus on va droit (toujours avec modération, bien sûr…) La poésie de Jean-Claude Pirotte, plus on en lit, plus on comprend la vie, la vie dans ses attentes ou son ennui, dans la fuite et l’errance, la solitude, mais la tendresse aussi, et le surgissement, au fil des vers, des petits soleils de l’émerveillement.
En 2006, il obtient le prix des Deux Magots pour « Une Adolescente en Gueldre ». En 2012, le Grand prix de poésie de l’Académie française et le Goncourt de la poésie couronnent l’ensemble de son œuvre.
Vaincu par la maladie, Jean-Claude Pirotte nous a quittés le samedi 24 mai 2014, à 74 ans.
Le 21 août paraît aux éditions du Cherche midi son dernier livre : Portrait craché. Aux éditions du Mercure de France paraîtra, le 4 septembre prochain, une suite de 189 poèmes de Jean-Claude Pirotte intitulée «Une île, ici».
(…)De ma table je vois
la rue par la fenêtre
j’écris ce que je vois
pour ne pas disparaître
je serai disparu
avant demain peut-être
un vieillard dans la rue
croira me reconnaître
ce ne sera pas moi
ce ne sera personne
mourir ne surprend pas
celui qui n’est personne
Chronique douce, Le Promenoir Magique et autres poèmes 1953-2003, La Table Ronde, 2009, p. 608
Cher Jean Claude PIROTTE,
Je cherche à vous joindre depuis trois ans, en Arbois, et ailleurs, en vain.
L’objet de ma recherche : partager un instant d’éternité par le vecteur d’un
Chateau Chalon 1929 !
Comme vous, j’ai connu André PATTE, Simone BATT, peintres dijonnais, mes amis.
L’ Avocature , pendant 30 ans, de Dijon, à Lons le Saunier, fut mon sacerdoce.
Le Chateau Chalon, après mon aieul, Sénateur du Jura, vigneron à Menétru le vignoble, je le cultive, le prône, le boit à merci, à condition d’en partager les émotions, avec des gens de bien. Contactez moi. Amicales pensées du Puy Saint Pierre