L’Utopie de Thomas More
by jjj • 18 février 2014 • Jadis ou naguère • 0 Comments
Extrait de La Littérature française pour les Nuls, éditions First, 2005
Prêt pour l’embarquement ? Vous partez pour le pays d’Utopie. Plus exactement, pour l’île d’Utopie – , située exactement dans la partie la plus étonnante de l’imagination de l’humaniste anglais Thomas More (1478 – 1535). Laissez-vous aller, vous voici arrivé. Votre nouvelle vie va vous étonner. première surprise : tous les biens sont partagés, tout appartient à tout le monde et rien n’est la propriété de qui que ce soit (ça vous rappelle quelque chose ?…)
Neuf heures de sommeil…
Voulez-vous un peu de monnaie du pays afin de subvenir à vous besoins ? Si vous en demandez, on va vous rire au nez ! En effet, non seulement la monnaie n’existe pas, mais l’or qui pourrait servir à frapper des pièces est utilisé pour faire… des vases de nuit – le métal précieux étant frappé d’infamie ! Votre journée : six heures de travail, neuf heures de sommeil, neuf heures pour vos repas et vos loisirs. Si vous manifestez des dons pour l’étude, vous n’effectuerez pas de travail manuel. Pas de guerres – mais des mercenaires employés à un programme de colonisation afin de résoudre le problème de surpopulation… Pas de haine, pas de violence – sauf si vous commettez une faute grave : vous devenez alors esclave ! Voilà ce que Thomas More vous propose si vous avez décidé de vivre ce que la volonté divine offre de plus raisonnable !
La mort de More
Thomas More qui rêve d’un monde et d’un homme nouveau, va se heurter au roi d’Angleterre Henri VIII (1491 – 1547) qui se déclare chef de l’église d’Angleterre (1534) car le pape refuse qu’il répudie la reine Catherine d’Aragon pour épouser Anne Boleyn dont il est tombé fou amoureux (et qu’il fera exécuter le 19 mai 1536 pour adultère). More refuse de se séparer du pape. Henri VIII condamne More à mort : le 6 juillet 1535, la preuve est faite que l’Utopie demeure une utopie d’humaniste, et que la force de la hache l’emporte sur tout – More est décapité. L’Église en fera un saint.