• La dictée pour les Nuls, Nancy, dimanche 12 septembre 2021

    by  • 14 septembre 2021 • Les dictées JJJ • 0 Comments

    L’esprit Goncourt

    Dictée pour les Nuls, Nancy, dimanche 12 septembre 2021

    L’empire des lettres au dix-neuvième siècle fut dominé jusqu’aux années dix-huit cent quatre-vingt par celui dont le père naquit à Nancy : Victor Hugo. Lecteur, que tu sois son thuriféraire ou son contempteur, veux-tu l’entendre ? Écoute-le, imprègne-t’en les tympans : « Il parle de cette voix douce, lente, peu sonore, et cependant très distincte, une voix qui s’amuse autour des mots, et les caresse ».

    Fin de la dictée pour les juniors

    L’auteur de cet enregistrement, Edmond de Goncourt, naquit aussi à Nancy, consignant le timbre et le ton de ceux qui s’étaient vu recevoir dans son grenier d’Auteuil – écrivains et artistes s’y étant succédé, réfugiés parfois, immiscés pour certains, plu toujours. Ainsi apprend-on que Zola avait la voix « morne, dolente et zézayante », que celle de Flaubert était « tonitruante, mugissante, un gueuloir avec un rauquement féroce », que George Sand parlait « d’une voix monotone et mécanique ».

    Et celle du sybarite Stanislas Leszczynski ? Quelle qu’elle fût, on ne l’a jamais ouïe, car il avait disparu depuis quelque quatre-vingt-dix ans au temps du coruscant grenier. Sa présence ici n’a d’autre utilité que celle d’entendre en chœur s’élever d’une seule voix le « Oh ! » ravi des impétrants en orthographe léchitique et les « Ah ! » dépités de ceux qui vont devoir se dépêtrer avec trois voyelles rachitiques.

    Et la vôtre, cher Edmond, était-elle chevrotante, moelleuse, suraiguë, grasseyante ? Était-ce une voix de rogomme, de stentor, de mêlé-cass ? Était-elle dissonante ou cristalline, aigrelette ou nasonnante ? Fielleuse et partiale ? Tout cela à la fois ? Sûrement ! Dès qu’on lit votre Journal, on l’entend, cette fameuse voix de salonnard, railleuse et ironique, mordante et sarcastique, ronchonne, amère, et pourtant si précieuse, unique ! Et fidèle toujours à l’esprit Goncourt.

    Jean-Joseph Julaud

     

    Phrase-torpille (réservée aux experts) écrite par Julien Soulié :

    Chantre du Credo avec filioque et vainqueur des Avars de Pannonie, Charlemagne avait soi-disant la barbe fleurie : probable qu’on croit dès lors lesdits follicules adornés de fleurs d’abrêt-noir, de langues-de-chien, de pieds-de-veau voire de cormophytes maous (mahous) aux feuilles pleines de gros stomates. Que nenni, puisque Éginhard, biographe au poil, le décrit glabre, sans aucuns favoris ni aucunes charmeuses… Que ces mythes tomenteux sont rasoir !

     

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