• 18 juin 1815 : Waterloo, morne plaine…

    by  • 16 juin 2016 • Jadis ou naguère • 0 Comments

    Lucien-Pierre Sergent (1849 - 1904) - La Charge du maréchal Ney à la bataille de Waterloo

    Lucien-Pierre Sergent (1849 – 1904) – La Charge du maréchal Ney à la bataille de Waterloo

    Extrait de L’Histoire de France pour les Nuls, éditions First, 2004.

    Les souverains européens veulent en finir avec l’Ogre corse. Ils disposent de sept cent mille hommes qui peuvent envahir la France à tout moment. Napoléon compte en réunir beaucoup plus pour la fin de l’année 1815. Mais les forces ennemies se sont concentrées en Belgique. Il faut les attaquer ! C’est près de Bruxelles que va avoir lieu la dernière bataille de l’empereur.

    Les Français se battent à un contre deux

    La nouvelle campagne se prépare. Soult, Ney et Grouchy sont aux commandes avec un peu plus de cent mille hommes. Ils vont à la rencontre des troupes de l’Anglais Wellington qui comportent seulement un tiers d’Anglais, pour deux tiers de Belges, de Hanovriens, de Hollandais, de Nassauviens… Ils auront aussi à combattre les cent vingt mille soldats de Blücher, le Prussien, régulièrement vaincu depuis 1806. Les Français vont donc se battre à un contre deux ! Napoléon choisit d’éliminer d’abord les Prussiens. Ensuite, il s’occupera des Anglais. Le 16 juin, en Belgique, à Ligny, les Prussiens sont repoussés, non pas battus ! Le 18 juin, à Waterloo, sur un terrain détrempé, Napoléon qui a choisi une position défensive au sud du Mont Saint-Jean, attaque les troupes de Wellington à 11 h 30. Il a envoyé Grouchy poursuivre Blücher et ses Prussiens jusqu’à Wavre. Mais ceux-ci le contournent et reviennent en force vers Waterloo.

    Napoléon fait donner la Garde !

    Des attaques et contre-attaques inutiles et parfois maladroites se succèdent. Des charges héroïques, magnifiques de bravoure, sont conduites contre les Anglais par le maréchal Ney qui lance à ses soldats : « Regardez comment sait mourir un maréchal d’Empire ! » Mais il ne parvient pas à se faire tuer ! La situation devient critique. Alors, Napoléon fait donner la vieille Garde.

     

    Waterloo, Waterloo, Waterloo, morne plaine…

    Voici comment, dans son poème L’Expiation (Les Châtiments),  Victor Hugo raconte la fin de la vieille Garde impériale : « Et lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,/ Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,/ Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres, / Portant le noir colback ou le casque poli, / Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli, / Comprenant qu’ils allaient mourir dans cette fête, / Saluèrent leur Dieu debout dans la tempête, / Leur bouche, d’un seul cri, dit : « Vive l’Empereur ! » / Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur, / Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, / La garde impériale entra dans la fournaise ! »…

    « Soudain, joyeux, il dit : « Grouchy ! » –  C’était Blücher ! »

    C’est Ney qui prend la tête de la garde impériale, la vieille garde ! Il le fait à pied, l’épée à la main ! Il sait ce qui l’attend si la victoire échappe à l’empereur, il cherche la mort avec obstination. Napoléon aussi, vers sept heures du soir, au sein d’un carré de la garde, commandé par Cambronne, s’expose dangereusement… Il attend Grouchy qu’il a fait revenir de Wavre. Mais Grouchy n’arrivera pas. C’est Blücher qui s’approche au point de faire sa jonction avec Wellington à la tombée de la nuit, vers neuf heures.

    Cent mille tués ou blessés

    La panique s’est emparée des rangs français, on crie à la trahison, des groupes de soldats sont alignés par les ennemis et fusillés, d’autres sont poursuivis, sabrés avec fureur. C’est fini ! Près de cent mille tués ou blessés jonchent le champ de bataille ! Le 21 juin, Napoléon s’installe à l’Élysée. Deux jours plus tard, le 23, il signe sa seconde abdication. Son fils Napoléon II devient empereur des Français. Pas pour longtemps : Louis XVIII prépare sa rentrée ! Napoléon a un dernier sursaut : il propose de combattre encore les Prussiens. Mais une commission gouvernementale exige alors son départ pour Rochefort.

    Après avoir séjourné à la Malmaison, Napoléon quitte Paris le 29 juin. Niort, Saint-Georges-du-Bois, Surgères. Muron. Et puis voici Rochefort où il attend cinq jours un sauf-conduit qui va lui permettre – du moins l’espère-t-il – de gagner les États-Unis. De Rochefort, il se rend à l’île d’Aix où il va passer ses dernières journées sur le sol français. Le sauf-conduit n’arrive pas – Fouché a refusé qu’il soit délivré… Napoléon s’embarque alors sur le brick L’Épervier qui le conduit sur Le Bellérophon où il est livré aux Anglais. C’est à bord du Northumberland qu’il gagne l’île Sainte-Hélène dans l’Atlantique sud.

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