Les dix règles d’orthographe à apprendre par cœur
by jjj • 4 décembre 2015 • Une règle par jour • 2 Comments
Bien sûr, vous n’êtes pas obligé d’apprendre ces dix règles d’orthographe par cœur, personne ne vous y contraindra. Sauf vous ! Pourquoi ? Parce que vous vous rappelez peut-être qu’un jour, rédigeant sans filet, sans dictionnaire et sans traitement de texte, une missive ou quelque message, vous vous êtes demandé combien de « g » prenait le mot « agglomération », combien de « f » réclamait le verbe « soufrer » ou combien de « p » on devait voir dans « apercevoir ». Et vous avez pensé : « Ah, si j’avais par hasard ouvert un livre où j’aurais trouvé sous une forme simple quelques règles avec leurs exceptions, je les aurais apprises et retenues… » Le hasard fait bien les choses, les voici :
AB
Les mots commençant par AB ne prennent qu’un B sauf : abbé, abbatiale, abbaye et leurs dérivés
AD
Les mots commençant par AD ne prennent qu’un D sauf : addenda, addition, addiction, adduction et leurs dérivés
AG
Les mots commençant par AG ne prennent qu’un G sauf : agglomérer, agglutiner, aggraver et leurs dérivés
AM
Les mots commençant par AM ne prennent qu’un M sauf : ammoniaque, ammonite, ammophile et leurs dérivés (ainsi que la ville d’Amman)
AP
Les verbes commençant par AP prennent deux P sauf : apercevoir, aplanir, aplatir, apeurer, apaiser, apitoyer, apostropher, apostiller (mettre une apostille une petite note en face d’un texte), apurer (reconnaître des comptes exacts après vérification)
Il, IM,IN,IR
Les mots commençant par il, im, in, ir prennent deux L, deux M, deux N ou deux R quand le radical commence par L , M, N, ou R : illisible, immodéré, innovation, innombrable, irrégulier, irresponsable
PROF
Les mots commençant par PROF ne prennent qu’un F : profane, professeur, professionnel, professionnalisme, profil, etc.
SOUF, SUF
Les mots commençant par SOUF, SUF, prennent deux F (souffrir, souffrance, suffire, suffisance, etc.), sauf : soufisme, soufre (la matière jaune) et ses dérivés (soufrer, soufrage, soufreur, soufrière)
TÉ
Les noms féminins terminés par TÉ ne prennent pas de E final sauf : dictée, pâtée, jetée, montée, butée, portée, tétée, nuitée ; et ceux qui indiquent un contenu : la brouettée, la charretée, la pelletée, la potée (l’empotée), la jattée, la platée, l’assiettée
Sans oublier…
Les mots terminés par ATION s’écrivent TION sauf : passion et compassion
Les mots commençant par DÉF ne redoublent pas le F
Les mots commençant par DIF redoublent le F, sauf : difluor (un gaz)
Les mots commençant par ER ne prennent qu’un R sauf erreur et ses dérivés
Les verbes terminés par ONNER prennent deux N (ex. : détonner, sortir du ton, chanter faux), sauf : détoner (exploser), détrôner, dissoner, prôner, téléphoner, trôner, s’époumoner, ramoner
Les mots terminés par OTION ne s’écrivent jamais OSSION
Les mots commençant par PAR ne redoublent pas le R sauf : parrain et ses dérivés, parrainage, parraineur, parrainer, parricide
Les mots commençant par SOL ne prennent qu’un L sauf : solliciter et ses dérivés
Devant les lettres m,b,p, on écrit M et non N : emmagasiner, emmêler, emmener, emmitoufler, emmurer, bombe, pompier, pompiste, pompon, etc. sauf : bonbon, bonbonnière, embonpoint, néanmoins.
Les noms terminés par au, eau, eu prennent un « x » au pluriel : des étaux , des radeaux . Les exceptions sont au nombre de six : des landaus, des sarraus, des pneus, des bleus, des émeus, des lieus (poisson voisin du merlan, autrement appelé colin ; lieu prend un « x » lorsqu’il signifie endroit : des lieux de recueillement ; la lieue avec un « e » est une unité de longueur).
Souffler, mais boursoufler, donner, mais donation, mamelle mais mammifère et mammaire, résonner mais résonance
Dahlia : le mot dahlia vient du nom du botaniste suédois Andrea Dahl [1751-1789] ; il rapporta cette fleur du Mexique.
Les noms terminés par al : les noms terminés par al font leur pluriel en aux . Un minéral , des minéraux , un littoral, des littoraux. Sauf : bal, carnaval, cérémonial, chacal, festival, pal, récital, régal (un festival, des festivals)
Voici d’autres exceptions qu’on ne rencontre qu’exceptionnellement… : des avals, des cals, des cantals, des chorals, des emmenthals, des finals, des gavials, des mistrals, des nopals, des rorquals, des sisals.
Les adjectifs terminés par « al » : les adjectifs terminés par al forment leur pluriel en « aux ». Sauf : banal, bancal, fatal, final, glacial, natal, naval. Le pluriel de l’adjectif jovial est soit jovials (es) soit joviaux
Le pluriel de banal est banals (au féminin singulier : banale, au féminin pluriel : banales). Si on écrit banaux, il s’agit des fours banaux du Moyen Âge, c’est-à-dire des fours dont les paysans appartenant à une seigneurie devaient se servir contre une redevance. Ex. : Les romans de cet auteur falot sont banals.
Le pluriel de final est finals ou finales. On évite de dire finaux afin qu’il n’y ait pas de confusion avec finaud, adjectif désignant de façon familière quelqu’un de rusé.
Les résultats finals ont démontré que les candidats ne sont pas finauds
Les adjectifs beau, fou, mou, nouveau, vieux : ces adjectifs font, devant un nom commençant par une voyelle : bel (un bel outil), fol (un fol amour), mol (un mol engin), nouvel (un nouvel arrivant), vieil (un vieil ours).
Merci pour cet article,
Connaissez-vous un ouvrage dans lequel on peut retrouver toutes ces règles ?
Bien cordialement,
Hélène Laulan
Bonjour,
Vous pouvez trouver toutes ces règles (et beaucoup d’autres) dans « Le français correct pour les nuls – nouvelle édition », disponible en librairie, ouvrage dont je suis l’auteur – pour vous servir.
Bien cordialement,
Jean-Joseph Julaud