• La vie humble

    by  • 26 octobre 2015 • Poème quotidien • 0 Comments

    "Les glaneuses". Jean-François Millet (1814 - 1875).

    « Les glaneuses ». Jean-François Millet (1814 – 1875).

     

    La vie humble

     

    La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles

    Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour.

    Rester gai quand le jour, triste, succède au jour,

    Etre fort, et s’user en circonstances viles,

     

    N’entendre, n’écouter aux bruits des grandes villes

    Que l’appel, ô mon Dieu, des cloches dans la tour,

    Et faire un de ces bruits soi-même, cela pour

    L’accomplissement vil de tâches puériles,

     

    Dormir chez les pêcheurs étant un pénitent,

    N’aimer que le silence et converser pourtant,

    Le temps si grand dans la patience si grande,

     

    Le scrupule naïf aux repentirs têtus,

    Et tous ces soins autour de ces pauvres vertus !

    –        Fi, dit l’Ange Gardien, de l’orgueil qui marchande !

     

    Paul Verlaine – Sagesse, 1881

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