• Marie

    by  • 15 août 2015 • Poème quotidien • 1 Comment

    Je passais au bord de la Seine Un livre ancien sous le bras...

    Je passais au bord de la Seine
    Un livre ancien sous le bras…

     

    Vous y dansiez petite fille

    Y danserez-vous mère-grand

    C’est la maclotte qui sautille

    Toutes les cloches sonneront

    Quand donc reviendrez-vous Marie

     

    Les masques sont silencieux

    Et la musique est si lointaine

    Qu’elle semble venir des cieux

    Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine

    Et mon mal est délicieux

     

    Les brebis s’en vont dans la neige

    Flocons de laine et ceux d’argent

    Des soldats passent et que n’ai-je

    Un cœur à moi ce cœur changeant

    Changeant et puis encor que sais-je

     

    Sais-je où s’en iront tes cheveux

    Crépus comme mer qui moutonne

    Sais-je où s’en iront tes cheveux

    Et tes mains feuilles de l’automne

    Que jonchent aussi nos aveux

     

    Je passais au bord de la Seine

    Un livre ancien sous le bras

    Le fleuve est pareil à ma peine

    Il s’écoule et ne tarit pas

    Quand donc finira la semaine

     

    Guillaume Apollinaire – Alcools, 1913

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    One Response to Marie

    1. Marie
      24 juin 2013 at 23 h 02 min

      Très joli poème !
      Mais « Marie » n’apporte que la douceur et l’amour quels que soient les endroits, les poèmes…. où l’on parle d’Elle.

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