Les déterminants

 

Bien plus qu’utiles, nous sommes indispensables, nous, les déterminants ! Sans nous on confondrait tout ! Prenons pour exemple ce mot appétissant : choucroute et observez-nous (en italiques)

La choucroute, ma choucroute, cette choucroute, trois choucroutes, quelle choucroute ? Quelle choucroute !

Vous venez de vous rendre compte à quel point le mot choucroute n’est rien, rien sans nous, les déterminants qui en précisons l’existence, l’appartenance, le nombre ou bien la qualité ! Il en est ainsi pour tous les noms. Sans nous le nom est un apatride, il devient un errant, un concept en balade, une idée vague qui cherche son amarre, et nous la lui fournissons, adaptée à la façon dont elle accoste dans la pensée.

Afin que dans votre mémoire s’installent, à des fins d’identification, nos noms, nos orthographes et nos particularités, nous nous sommes répartis en rayons, comme au supermarché. Promenez-vous tranquillement devant nous, vérifiez bien nos étiquettes afin qu’en toute occasion, vos propos, élaborés comme il faut, soient toujours déterminants…

Vous allez passer successivement devant deux grandes catégories de déterminants :

 

les articles :

 

articles définis, indéfinis et partitifs

 

les adjectifs :

 

adjectifs numéraux cardinaux, numéraux ordinaux, adjectifs indéfinis, adjectifs démonstratifs, adjectifs possessifs, adjectifs interrogatifs, adjectifs exclamatifs.

 

Marché aux articles

Tout est en rayon, vous pouvez commencer à faire vos provisions

 

Rayon articles définis. Avec eux, vous obtenez une précision suffisante pour savoir de quoi il s’agit, vous définissez le nom qui suit : le, la, les : le pianiste, la choucroute, les spectateurs.

Une variante existe, ce sont les articles définis contractés, ils sont mêlés à une préposition :

 

au (à le) : le chef d’orchestre donne des consignes au (à le) pianiste

 

du (de le) le pianiste a dégusté la choucroute du (de la)  jour au restaurant alsacien

 

aux (à les) : le chef d’orchestre demande aux (à les) vents et aux (à les) cordes de tempérer leur ardeur

 

des (de les) le pianiste est enchanté des (de les) talents de la cuisinière alsacienne

 .

Rayon articles indéfinis. Leur nom l’indique, ce qui les suit demeure dans une sorte d’imprécision : un, une, des : un pianiste en général, une choucroute quelconque, des chefs d’orchestre par ci par là.

 

Rayon articles partitifs. Dans « partitif », on trouve « partie ». Les articles partitifs sont donc suivis d’une partie de ce qu’ils désignent : du, de la, des.

Ne confondez pas du article défini contracté et du article partitif : La virtuosité du pianiste est époustouflante (du = de le, article défini contracté). Le pianiste mange du (partitif – une partie -) chou

 

 

Marché aux déterminants adjectifs

 

Nos déterminants adjectifs ne sont pas des adjectifs qualificatifs. Les adjectifs qualificatifs donnent une qualité au nom (grand, beau, sot), les déterminants adjectifs précisent le nom qui les suit.

 

Rayon adjectifs numéraux cardinaux : évidemment, on compte toujours sur eux…  un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, vingt, cent, mille… Un chef d’orchestre, huit contrebasses, dix violoncelles, quarante-deux violons, trois spectateurs… Pom, pom, pom pom !

 

Rayon adjectifs numéraux ordinaux : ils précisent le rang, l’ordre, premier, deuxième, trentième, soixante et onzième... : premier violon, second couteau, troisième œil, quatrième dimension, cinquième colonne, sixième sens, septième art, huitième quoi ? mystère…

 

 

Rayon adjectifs indéfinis : lorsqu’on n’a pas une idée précise de ce qu’on désigne, lorsqu’on demeure dans l’évasif, le flou, l’approximatif parfois lié au péremptoire, à l’affirmation d’une idée générale, on emploie l’adjectif indéfini… En rayon, nous avons :

Aucun, autre, certain, chaque (invariable), différents, divers, maint, même, nul, plusieurs, quelque, quelconque, tel, tout, pas un, n’importe quel, beaucoup de, bien des…

Dans : Affamé comme vous l’êtes, n’importe quelle choucroute vous rassasiera, n’importe quelle est un adjectif indéfini qui détermine choucroute.

 

Rayon adjectifs démonstratifs : son nom l’indique : l’adjectif démonstratif montre… Sa place se situe au bout du doigt malappris qui ne sait pas qu’on évite de pointer l’index vers ce ou ceux qu’on désigne. Au rayon adjectifs démonstratifs, nous trouvons : ce, cet, ces, renforcés par -ci ou -là (cette choucroute-ci, ce pianiste-là)

 

Rayon adjectifs possessifs : disponibles en toute situation pour dire ce qui est à vous, ce qui ne l’est pas, ce qui pourrait l’être, ce qui ne le sera jamais… masculin singulier : mon, ton, son, notre, votre, leur,

féminin singulier : ma, ta, sa, notre, votre, leur

pluriel : mes, tes, ses, nos, vos, leurs.

Ma maison, ta voiture, son épouse, leurs chaussures, etc.

 

Rayon adjectifs interrogatifs : ces questionneurs se placent devant le nom, forcément, (sinon, ce serait des pronoms interrogatifs). Les voici, les adjectifs interrogatifs : quel, quels, quelle, quelles. Quels sont vos projets pour la nuit ? De quelles merveilles célestes aimeriez-vous être entretenue ? De quelle planète bergère aimeriez-vous suivre l’errance, allongée à minuit, dans la prairie ?

 

Rayon adjectifs exclamatifs : même orthographe que les adjectifs interrogatifs ! Tout est dans le ton, et dans le signe de ponctuation : le point d’exclamation ! Voici les adjectifs exclamatifs : quel, quels, quelle, quelles. Quel beau projet ! Quelle belle étoile ! Quelle belle prairie dans la nuit !