• Dictée pour les Nuls, Nancy, 11 septembre 2016 : Les arbres qu’on invente

    by  • 11 septembre 2016 • Les dictées JJJ • 0 Comments

    Avant la première lecture, avec Charles Dantzig

    Avant la première lecture du texte aux 200 candidats, avec Charles Dantzig…

    29312602530_2090bc8d6d_z

    Le Livre sur le place, Nancy, dimanche 11 septembre 2016

     

    Dictée pour les Nuls

     

    Les arbres qu’on invente

     

    Au temps où Claude Gellée, Chamagnon dit Le Lorrain, inventait à Rome la pâte feuilletée avant qu’il nous eût charmés par ses tableaux aux teintes bleu clair, jaune paille, ou écarlates ; au temps où le Nancéien Jacques Callot – dont le grand-père avait épousé une petite-nièce de la Domrémoise Jeanne d’Arc – gravait pour la postérité les malheurs de la guerre de Trente Ans ; après que le Mirecurtien Pierre Fourier eut généralisé le fameux tableau noir dans les salles de classe, un modeste tailleur d’habits prénommé Joannes s’établit à Vaudémont où naquit en mille six cent quarante-huit, parmi ses onze enfants, un petit Jean qui devint cultivateur. Il épousa une accorte Catherine, et mourut à quatre-vingt-trois ans.

    Leur premier fils, Jean-Philippe, cultivateur aussi, prit pour épouse à Baudricourt une autre Catherine dont il eut deux filles et six garçons. Le dernier, Joseph, d’abord cornette principal de chevau-légers, préféra au mousquet le riflard, la varlope et l’équerre graduée du menuisier.

    Au-dessus de son atelier sis au 29 rue des Maréchaux à Nancy, vint au monde, en 1773, le quinzième de ses dix-neuf enfants : Joseph-Léopold. Celui-ci, soldat de la Révolution, cantonné à Châteaubriant en Bretagne au printemps 1796, fut séduit par le mètre cinquante-six d’une Sophie de vingt-quatre ans, familière du sinistre Jean-Baptiste Carrier qui organisa les noyades de Nantes.

    Victor, Victor Hugo, voilà votre ascendance, la vraie ! Pourquoi vous être inventé une lignée de coruscants ancêtres lorrains anoblis en 1535 ? Vous écrivîtes à quatorze ans : « Je veux être Chateaubriand ou rien ! ». Vous fûtes Monsieur Jourdain ! Nous nous sommes laissé séduire par vos claironnants hémistiches, par « ces chênes qu’on abat », ignorant qu’ils avaient crû sur les arbres qu’on invente.

     

     

    Jean-Joseph Julaud

     

    Dictée pour les Nuls

    Phrase-torpille – Nancy 2016

     

    Demain, dès potron-minet, à l’heure où les primes rais blanchissent les fières panicules d’agrostis élancées, je partirai ; j’irai au bord de laies précédant les blancs-étocs, j’irai par les crêts et les ruz ; je songerai au Booz endormi, au Frollo et aux Thénardier de mon œuvre intégral et je mettrai au columbarium un bouquet de pyrèthres pâlis et un panier d’euphraises ou d’autres orobanchacées en fleur.

     

    Julien Soulié

    Palmarès :

    Juniors

    1 – Elodie Maupoix

    2 – Noémie Bridon

    3 – Pierre Bray

    Adultes :

    1 – Francis André

    2 – Sophie Genin

    3 – Marie-France Danglezer

    Experts :

    1 – Clément Bohic

    2 – Cédric Jeancolas

    3 – Martine Dissaux

     

    About

    Laisser un commentaire

    Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *