• Charles Baudelaire, Les Chats

    by  • 28 avril 2016 • Poème quotidien • 0 Comments

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    Les amoureux fervents et les savants austères

    Aiment également, dans leur mûre saison,

    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

     

    Amis de la science et de la volupté,

    Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;

    L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,

    S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

     

    Ils prennent en songeant les nobles attitudes

    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

    Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

     

    Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,

    Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,

    Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

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