• Le gentil Belleau

    by  • 26 janvier 2016 • Actualités • 0 Comments

    Nogent-le-Rotrou

    Nogent-le-Rotrou

    Extrait de La Poésie française pour les Nuls – Editions First, 2010

    Le gentil Belleau

    Pour présenter Belleau, membre de la Pléiade (1528 – 1577), l’auteur de cet ouvrage est fortement tenté d’écrire lui aussi en quelques vers rimés, un sonnet ou plutôt une rodomontade… Voici le résultat…

     

    Connaissez-vous Belleau de Nogent-le-Rotrou ?

    Elève de Boncourt, il écrit des poèmes

    Remarqués de Ronsard – ce sont un peu les mêmes

    Que ceux qu’il composa… On trouve peu ou prou

     

    Un semblant de blason et des vers de bon goût

    Célébrant des objets, des animaux qu’on aime,

    L’escargot, le corail, le papillon et même

    Le pinceau, l’ombre et l’huître ! Il écrira surtout

     

    La Bergerie, œuvre en prose et en vers. Il charme

    Son lecteur d’amoureux sonnets, d’épithalames,

    De mascarades et de longs chants de vendanges

     

    Belleau parfois coquin, Belleau jamais vulgaire,

    Peintre de la nature. Avec sa plume d’ange

    Toujours léger, un brin pervers, Belleau sut plaire.

     

    De l’auteur, le quatorzième jour de l’an 2010

     

    Un peu de technique

     

    Trousse l’escarlatin…

    L’épithalame est un chant que les Anciens composaient en l’honneur des nouveaux époux ; la mascarade se situe entre la comédie-ballet et la tragédie, elle met en scène des allégories tirées de la mythologie. En 1565, Belleau, auquel Ronsard donne le titre de « peintre de la nature »,  publie La Bergerie. Son talent personnel fait merveille, dans l’air du temps,  un peu polisson :

    Plaisir de lire

     

    Si tu veux que je meure…

     

    Si tu veux que je meure entre tes bras, m’amie,

    Trousse l’escarlatin de ton beau pellisson

    Puis me baise et me presse et nous entrelassons

    Comme, autour des ormeaux, le lierre se plie.

     

    Dégraffe ce colet, m’amour, que je manie

    De ton sein blanchissant le petit mont besson :

    Puis me baise et me presse, et me tiens de façon

    Que le plaisir commun nous enivre, ma vie.

     

    L’un va cherchant la mort aux flancs d’une muraille

    En escarmouche, en garde, en assaut, en bataille

    Pour acheter un nom qu’on surnomme l’honneur.

     

    Mais moy, je veux mourir sur tes lèvres, maîtresse,

    C’est ma gloire, mon heur, mon trésor, ma richesse,

    Car j’ai logé ma vie en ta bouche, mon coeur.

     

    Les dernières pierres

    En 1576, un autre recueil paraît où les pierres rares sont décrites, et mises en parenté avec les sentiments de l’être aimant : Les Amours et nouveaux échanges de pierres précieuses ; puis c’est une  comédie : La Reconnue. Puis Belleau s’éteint en 1577. Ses mille amis pleurant leur doux compagnon éditent à leur frais toute son œuvre.

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