• L’espoir luit…

    by  • 30 décembre 2014 • Poème quotidien • 0 Comments

    paille

     

    L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable.

    Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ?

    Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou.

    Que ne t’endormais-tu, le coude sur la table ?

     

    Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé,

    Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste,

    Et je dorloterai les rêves de ta sieste,

    Et tu chantonneras comme un enfant bercé.

     

    Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.

    Il dort. C’est étonnant comme les pas de femme

    Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.

     

    Midi sonne. J’ai fait arroser dans la chambre.

    Va, dors ! L’espoir luit comme un caillou dans un creux.

    Ah ! quand refleuriront les roses de septembre !

     

    Paul Verlaine – Sagesse, 1881

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