• Chanson de Fortunio

    by  • 18 octobre 2013 • Poème quotidien • 0 Comments

    Vincent van Gogh - Champ de blé, 1889

    Vincent van Gogh – Champ de blé, 1889

     

    Si vous croyez que je vais dire

    Qui j’ose aimer,
    Je ne saurais, pour un empire,
    Vous la nommer.

    Nous allons chanter à la ronde,
    Si vous voulez,
    Que je l’adore et qu’elle est blonde
    Comme les blés.

    Je fais ce que sa fantaisie
    Veut m’ordonner,
    Et je puis, s’il lui faut ma vie,
    La lui donner.

    Du mal qu’une amour ignorée
    Nous fait souffrir,
    J’en porte l’âme déchirée
    Jusqu’à mourir.

    Mais j’aime trop pour que je die
    Qui j’ose aimer,
    Et je veux mourir pour ma mie
    Sans la nommer.

     

    Alfred de Musset – Poésies nouvelles, 1836

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